« J’ai racheté ce terrain calcaire impossible à cultiver, car trop caillouteux, il y a dix ans à un agriculteur sur la commune de Fons, raconte Pierre Gilbert. J’ai fait concasser les pierres, j’ai débroussaillé pour retirer les ronces et je n’ai gardé que les arbres autour pour préserver la faune. J’y ai ensuite planté 250 chênes verts et pubescents pour y produire des truffes noires. Je suis passionné par les arbres, je les ai toujours taillés à la main. Sur ma parcelle, il n’y a que le broyeur de pierres, que je fais passer tous les trois ans entre les rangs, qui soit mécanique. »
« Les chênes commençaient à brûler »
Après huit années d’une lente croissance, sans arrosage pour obtenir des truffes plus goûteuses, Pierre Gilbert et Isabelle, son épouse, qui se sont tous deux formés à la station trufficole du lycée agricole du Montat, à Cahors (Lot), allaient enfin pouvoir « récolter » leurs diamants noirs. « Les chênes commençaient à « brûler », c’est dire que plus aucune herbe ne poussait au pied, précise Pierre Gilbert. C’était bien parti. J’allais pouvoir amener mes chiens truffiers, des lagotto romagnolo, »
Pourtant, la semaine dernière, Pierre Gilbert a retrouvé la totalité de ses arbres coupés au pied, à quelques centimètres du sol. Près de 3 000 € d’investissements pour les plants et huit années de soin anéantis en une nuit. « J’ai eu un choc. Jusqu’à la fin de la soirée, je n’arrivais plus à respirer, confie-t-il. Vu la façon dont les arbres ont été sciés, je pense que les personnes qui ont fait ça étaient deux. Je n’ai pourtant pas été menacé. J’imagine que c’est par jalousie. »
Le couple, arrivé de Haute-Savoie il y a une quinzaine d’années pour restaurer une ferme du Lot avec un peu de terre autour, « un vieux rêve », attend les conclusions de la gendarmerie qui mène l’enquête. Ce qui est sûr, c’est que s’ils replantent une truffière, les Gilbert installeront des caméras de surveillance reliées à leur portable.