M. Mézard « condamne fermement les incidents [survenus] cette nuit dans la commune de Trèbes (Aude) à l’encontre de sept wagons-citernes transportant du vin français et espagnol », a indiqué le ministère de l’Agriculture.
Le ministre a ajouté qu’il « comprenait l’exaspération de certains viticulteurs français, qui connaissent de réelles difficultés », mais a rappelé « que la violence n’avait jamais aidé et n’aiderait jamais à les résoudre ».
Sept citernes placées sur des wagons, contenant environ 3 500 hectolitres de vin, ont été vidées dans la nuit de mardi à mercredi à Trèbes, a-t-on appris de source proche du dossier. Des inscriptions « CAV », pour « Comité d’action viticole », ont été retrouvées sur les citernes. La marchandise, essentiellement du vin local, appartenait à un négociant et devait être acheminée vers Niort (Deux-Sèvres), selon la même source.
À la demande de M. Mézard, les représentants du syndicat des vignerons indépendants de l’Aude seront reçus lundi 29 mai par le préfet du département et « ils seront reçus par le cabinet du ministre dans les jours suivants », a ajouté le ministère.
Création d’un « comité mixte franco-espagnol du secteur vitivinicole »
Par ailleurs, une réunion concernant les relations entre les deux pays dans le secteur viticole s’est tenue mercredi à Madrid entre le secrétaire général de l’agriculture espagnol, Carlos Cabanas, et la directrice générale de la performance économique et environnementale des entreprises du ministère français, Catherine Geslain-Lanéelle.
En réponse aux préoccupations exprimées par la partie espagnole du fait des incidents répétés qui se produisent depuis plus d’un an en France à l’encontre de la production de vin espagnole, les délégations des deux pays ont jugé « indispensable de renforcer le dialogue entre les administrations et les professionnels des deux pays ».
Il a donc été décidé de créer un « comité mixte franco-espagnol du secteur vitivinicole », qui constituera un « cadre régulier de rencontres bilatérales visant à analyser conjointement la problématique du secteur du vin et à travailler ensemble pour l’avenir des filières vitivinicoles française et espagnole, notamment dans le cadre de la future Pac », selon le communiqué.
Le gouvernement espagnol a accepté que la première réunion de ce comité se tienne à Paris le 25 juillet prochain, a assuré le ministère.
Le monde viticole languedocien a manifesté plusieurs fois ces derniers jours pour exprimer sa colère face à la concurrence du vin espagnol.
Le représentant du Syndicat des vignerons de l’Aude, qui avait mené mardi matin un barrage à la frontière franco-espagnole puis un blocage de l’A9, s’est félicité de la création de ce comité.
« C’est une bonne chose, il faut essayer par tous les moyens de trouver des solutions pour que tout le monde puisse gagner sa croûte », a déclaré Frédéric Rouanet, leader du syndicat, qui s’est par ailleurs désolidarisé de l’action menée dans la nuit contre les wagons-citernes à Trèbes.