C’est l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron qui pourrait être rapidement tenue : un texte de loi visant à simplifier les normes sera présenté dès juin en conseil des ministres, a rapporté, le 22 mai, Christiane Lambert à l’issue d’une heure d’entretien avec le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Jacques Mézard.

« Le texte ne portera pas seulement sur des problématiques environnementales, mais aussi sur des procédures et des délais administratifs, ainsi qu’un certain nombre de réglementations touchant aux domaines du sanitaire, du travail, etc. », a précisé la présidente de la FNSEA.

Il devrait notamment instaurer la fameuse notion du « droit à l’erreur » défendue par l’ex-candidat d’En marche. Concrètement, un premier rappel à la réglementation pourrait s’imposer avant toute sanction, tant sur le volet des contrôles que sur celui environnemental.

La FNSEA a par ailleurs demandé la pérennisation du Corena, le Comité de révision des normes agricoles qui avait été annoncé par l’ex-Premier ministre Manuel Valls « et que nous souhaitons voir inscrit dans la loi de simplification ».

États généraux de l’alimentation : méthodologie avant l’été

Jacques Mézard a annoncé au syndicat la présentation « avant l’été » d’une méthodologie concernant les états généraux de l’alimentation. « Des contacts seront établis courant mai et juin. Le ministre nous a fait part de sa volonté d’avancer vite, avec les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs, autour de la table, pour parler de la création de la valeur et sa répartition », a déclaré Christiane Lambert.

5 milliards d’euros sur le budget de l’État

Autre précision du ministre : le plan de modernisation des exploitations annoncé à hauteur de 5 milliards d’euros par le chef de l’État, émanera du budget national. « Ce qui signifie que ça n’est pas un budget européen, mais bien un budget d’État. Une rencontre est prévue prochainement avec les régions ».

Ce plan serait destiné à « relancer la machine et la dynamique agricole. Les porcheries ont 22 ans en moyenne, les bâtiments de volailles 20 ans : on ne fait pas de bonnes performances dans de vieux bâtiments », a rappelé la présidente du syndicat majoritaire.

« Des réserves d’eau pourraient aussi être financées dans ce cadre-là, a-t-elle complété. Nous avons aussi parlé d’épargne de précaution, avec la possibilité pour les agriculteurs de mettre de l’argent de côté les bonnes années, et de pouvoir le réinjecter dans leurs exploitations lors des années plus difficiles, sans devoir toujours aller pleurer à Bercy, pour en obtenir l’autorisation ».

Plus de pragmatisme qu’avant

Le sujet de la sécheresse et de la possibilité accordée aux agriculteurs de stocker l’eau en cas de forte pluviométrie a également été abordé. « Le sujet était bloqué jusqu’à maintenant. Mais il semble qu’il y ait plus de pragmatisme qu’avant de ce côté-là, et nous nous en réjouissons ».

« On a d’ailleurs senti beaucoup de pragmatisme chez Jacques Mézard, a répété Christiane Lambert. Il a vraiment la volonté d’agir et d’être très concret. Ça tombe bien, nous aussi ».

La FNSEA a enfin profité de l’échange pour demander le versement du solde « des dettes laissées par M.Le Foll sur la Pac, avec notamment les retards de paiement ».

Concernant les épisodes de gel, le syndicat a plaidé en faveur d’un allégement de charges, sur lequel le ministre a dit réfléchir.

Rosanne Aries