C’est un feu vert de principe, mais il rassure déjà EDF. L’ASN a annoncé le 5 décembre 2016 avoir validé le redémarrage de huit réacteurs sur douze suspectés d’anomalies de fabrication. Les dernières vérifications doivent être menées, mais elles « ne devraient pas remettre en cause » les redémarrages, a indiqué à l’AFP Pierre-Franck Chevet, le président de l’ASN. Quatre derniers réacteurs doivent encore être contrôlés.La menace de mesures exceptionnelles, dont d’éventuelles coupures tournantes, s’éloigne peu à peu.
Autorisation de principe
EDF va donc pouvoir progressivement remettre en route ces huit réacteurs, mais doit s’engager à monter en puissance plus lentement qu’à l’accoutumée. Pourquoi ? Pour être sûr que le choc thermique ne fragilise pas l’acier des générateurs de vapeur. L’ASN doit valider une nouvelle procédure d’EDF, ce qui peut prendre quelques jours. Il faudra ensuite plusieurs semaines pour atteindre les capacités habituelles de production.
Encore quatre réacteurs à contrôler
L’origine des vérifications remonte à l’observation d’un défaut sur le couvercle et la cuve de l’EPR en construction à Flamanville (Manche). Une concentration excessive en carbone dans l’acier des générateurs de vapeur a été détectée. Cette anomalie est susceptible d’affaiblir la résistance de l’acier. L’ASN a ensuite demandé à EDF de mener des vérifications sur les générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs, sur les 58 que compte le pays.
Six d’entre eux, construits par Areva en France ont redémarré après contrôle. Sur les douze autres, fabriqués pour partie par le japonais JCFC, huit viennent donc de recevoir le feu vert de principe de l’ASN. Quatre doivent encore être contrôlés d’ici au 17 janvier. Chaque test dure entre trois et quatre semaines. Greenpeace se veut de son côté moins enthousiaste. Pour l’ONG, c’est la méthode de contrôle qui vient d’être validée, et non la fiabilité des pièces. C’est pour elle « loin d’être une affaire classée ».
Baisse du résultat d’exploitation d’EDF
Enfin, ce n’est pas l’heure des comptes, mais EDF a déjà prévenu que son résultat d’exploitation de 2016 serait impacté. La fourchette de ce résultat se situe désormais entre 16 et 16,3 milliards d’euros contre une estimation d’origine entre 16,3 à 16,8 milliards. Cela sans compter le rattrapage tarifaire imposé par le Conseil d’État sur les factures des années passées. Au final, le manque à gagner atteindrait au moins 1 milliard d’euros.
L’approvisionnement électrique du pays dépend toujours à plus de 75 % du nucléaire.