« Nous avons redit au Président notre déception concernant la loi issue des États-généraux de l’alimentation après le discours de Rungis. C’est une loi sans contrainte, sans outils pour une réelle répartition de la valeur », déclare Nicolas Girod, secrétaire national de la Confédération paysanne, à la suite d’un entretien avec Emmanuel Macron, qui recevait les responsables syndicaux le 11 février 2019.
Personne « ne joue le jeu »
La Confédération paysanne estime qu’aucun acteur ne « joue réellement le jeu de la redistribution de la valeur », que ce soit la grande distribution ou les industries agroalimentaires. Et Nicolas Girod d’insister : « La responsabilité des acheteurs ne suffit pas. Il faut les contraintes du pouvoir politique. La réponse d’Emmanuel Macron qui estime que nous sommes dans la bonne direction et nous demande de rester positifs ne suffit pas. Les paysans ont besoin d’acte. »
Besoin de transparence
« Nous avons remis symboliquement au Président un papier du tribunal de commerce de Paris qui stipule que Lactalis n’a toujours pas publié ses comptes au 31 décembre 2017 », dénonce-t-il. La Confédération paysanne est d’avis que c’est un des actes forts que pourrait mettre en œuvre le gouvernement.
« Pour nous, le grand débat a déjà eu lieu avec les États-généraux de l’alimentation et nous sommes un peu échaudés par l’exercice. Nous n’avons pas envie de nous y prêter même si les enjeux nous parlent », concède Nicolas Girod. Ce dernier indique que les confédérations paysannes de chaque département pourront choisir d’y participer.