Le succès de la première édition du CoFarming Fest ne s’est pas démenti lors de la seconde mouture, qui s’est déroulée ce 24 janvier 2019 à Paris. Surfant sur les remarques des participants à l’édition de 2017, les organisateurs ont choisi un style encore plus décalé avec l’intervention d’un hypnotiseur ou la mise en place de juges « flingueurs » pour modérer les pitchs des start-ups.

Remettre l’agriculteur au cœur de l’offre

C’est équipés d’un chapeau de cow-boy et d’un pistolet en plastique que deux agriculteurs adeptes du cofarming, Thierry, agriculteur d’aujourd’hui, et Laurent Bernede, l’exploitant du Sud-Ouest à l’origine de WeFarmUp, ont bousculé sans ménagement les trois créateurs de start-ups.

Au menu des deux flingueurs : FarmLeap et son Ceta numérique, EchangeParcelles et LinkinFarm, la solution de mise en relation des agriculteurs avec les entrepreneurs. À chaque intervenant, les deux compères ont exposé leur point de vue d’utilisateur potentiel. À FarmLeap, qui avance un gain de temps de 75 % pour les conseillers de Ceta avec sa solution, Laurent Bernede a rétorqué qu’en tant qu’agriculteur, il passerait toujours le même temps en réunion au Ceta.

Pour LinkinFarm, la possibilité pour l’entrepreneur de générer ses factures plus rapidement n’enchante pas vraiment les deux agriculteurs, qui apprécient que les ETA « jouent les banquiers ». Enfin, les promesses d’Echangeparcelles laissent dubitatifs les deux juges, qui ne voient pas comment mettre en œuvre une telle démarche sur leurs exploitations. « Chez nous, réussir à réaliser de tels échanges, ça relève de la magie », plaisante Laurent Bernede. Les deux agriculteurs plébiscitent néanmoins ces trois solutions, mais « pour d’autres exploitations que les leurs ».

Corinne Le Gall