Une étude de la Banque mondiale, publiée le 5 novembre 2018, montre, d’une manière globale en Europe, une forte relation entre les paiements de la Pac et le niveau de pauvreté. Que ce soit dans les zones où la pauvreté est plus forte ou dans les zones ayant une proportion plus élevée de population pauvre.

Cela est vrai à la fois pour les aides du premier et celles du second pilier. Ce qui semble être cohérent avec les objectifs historiques de la Pac : garantir l’accès à une alimentation de qualité tout en assurant un revenu équitable aux agriculteurs, et permettre le développement des zones rurales.

Des disparités

Il existe cependant une certaine hétérogénéité entre les pays de l’Union européenne. Selon la Banque mondiale, dans certains pays comme la France, les Pays-Bas, le Danemark, la Pologne, la Hongrie, la Finlande, la Slovaquie, l’Estonie, l’Irlande, l’Allemagne, la Belgique et l’Autriche, l’agriculture et les aides Pac ne sont plus associées aux zones concentrant un fort niveau de pauvreté. Ce qui induit que la Pac a permis une transformation de l’agriculture favorable à la diminution de la pauvreté.

À l’inverse, en Espagne, en Italie, à Malte, en Grèce, en Slovénie, en Roumanie, au Portugal et en Bulgarie, les zones agricoles et les paiements de la Pac sont liés aux zones ayant des niveaux de pauvreté élevés. Cela suggère que ces pays devront améliorer leur gestion pour parvenir à une meilleure utilisation des financements de la Pac.

Le second pilier plus efficace

Selon cette même étude, les aides du second pilier (MAEC, aides bio, ICHN…) contribuent de manière plus efficace à la réduction de la pauvreté dans les régions agricoles. De même, avoir une activité diversifiée, plusieurs productions agricoles différentes ou vers une activité non-agricole, contribue à réduire la pauvreté.

Marie Salset