Un an après son discours de Rungis, point d’orgue des États-généraux de l’alimentation, Emmanuel Macron a réuni les interprofessions à l’Élysée, le 9 octobre 2018, pour assurer le suivi des plans de filière commandés par le gouvernement.
Pression sur les mauvais élèves
Au regard des travaux réalisés dans les filières depuis un an, « les avancées sont hétéroclites,en particulier sur l’élaboration des indicateurs de prix et des contrats type », indique l’Élysée.
L’objectif de ce point d’étape est de mettre en lumière « les premiers de cordées », d’encourager les « acteurs en mouvement » (lait, volailles, œufs…) et de blâmer les mauvais élèves. En particulier lafilière bovine, handicapée par ses tensions internes, au point que le médiateur des relations commerciales a été appelé à la rescousse…
« L’État a fait son job »
Les équipes du Président s’en émeuvent : avec la loi sur l’agriculture et l’alimentation, « l’État a fait son job, la balle est maintenant dans le camp des acteurs économiques », martèlent-elles. Hormis la dénonciation médiatique des cancres, les moyens de pression sont maigres.
« Nous pourrons toujours revenir sur le maintien du relèvement du seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions au terme de leur expérimentation, dans deux ans », menace l’Élysée, qui a poussé ces mesures dans la loi. Ses services travaillent également à une déclinaison européenne des plans de filière, en cherchant à conditionner des aides à la structuration attendue.
D’ici là, il faudra compter sur les bonnes volontés. L’État entend toutefois poursuivre cette « dynamique de suivi » entamée ce jour auprès des interprofessions, et ce durant tout le quinquennat. « Nous aurons demain une seule question à poser aux distributeurs : combien de produits contractualisés dans vos MDD ? »