« Il y a de grandes difficultés pour les ONG à nous faire entendre sur les modèles alternatifs », annonce Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) lors d’une conférence de presse le 10 octobre 2017 sur les États-généraux de l’alimentation (EGA). À la veille des déclarations d’Emmanuel Macron sur la première phase des EGA, les cinquante organisations de la plateforme, dont la Confédération paysanne, Phyto-Victimes ou encore la Fnab, demandent l’organisation d’une troisième phase « de négociation politique engageante ».

« Quelque chose de plus contraignant »

« Il y a une absence de méthode, constate Audrey Pulvar. Il y a des présidents d’atelier qui n’hésitent pas à interrompre les ONG et à invalider leur temps de parole. » La présidente de la FNH voudrait que les « dissensus » lors des discussions soient signalés. « Nos propositions, quand elles ont la chance d’être écoutées jusqu’au bout, sont balayées d’un revers de main. » Cette troisième phase doit permettre de « fixer un certain nombre de mesures plus structurantes » mais également de mettre en place « quelque chose de plus contraignant que ce vers quoi on s’achemine aujourd’hui ».

Aucune mesure sérieuse sur le revenu

Même son de cloche du côté de la Confédération paysanne qui regrette de devoir se battre pour un deuxième siège dans certains ateliers, « quand la FNSEA en a systématiquement deux, voire trois. Il va falloir du courage politique pour accompagner l’agriculture de là où elle est aujourd’hui vers plus d’emploi et de qualité », annonce Laurent Pinatel, le porte-parole du syndicat. « Aucune mesure sérieuse n’a été proposée pour assurer le revenu des agriculteurs », renchérit Julie Stoll, déléguée générale de la Plateforme française pour le commerce équitable.

Des objectifs communs

Camille Dorioz, coordinateur du réseau agriculture chez France Nature Environnement (FNE) met lui un peu d’eau dans son vin. Pour lui, les différents acteurs sont d’accord sur les objectifs à atteindre. C’est-à-dire « augmenter la qualité » et « relocaliser la production agricole ». Il cible les différences d’opinions sur le « comment ? » et le « quand ? » pour y arriver. « On ne veut surtout pas que les EGA aboutissent en disant ce qu’on fait aujourd’hui est suffisant », s’alarme-t-il.

t.dhelin Tanguy Dhelin Journaliste web tanguydhelin