« On marche sur la tête ! » Le parlementaire de la Nouvelle gauche, Dominique Potier, veut changer la donne en matière de foncier agricole : « La rareté des terres, par rapport au besoin alimentaire, doit faire l’objet de régulations publiques à tous les échelons, traité, international, ONU, directive européenne, loi nationale. On protège le loup, mais on ne protège pas la terre aujourd’hui en Europe. C’est stupéfiant en termes de hiérarchie de valeurs ».
Accaparement ou investissement ?
À l’occasion d’une réunion d’échanges et d’informations, organisée à l’Assemblée nationale, le 26 septembre 2017, par le Collectif citoyen en France contre l’accaparement des terres, le député de la Meurthe-et-Moselle s’est exprimé sans ambages : « Il faut que l’on ait cette révolution qui dise qu’un traité onusien, des directives européennes et des règles multiples fassent que la terre reste un outil de travail au service des paysanneries, d’une souveraineté alimentaire, d’échanges équitables… »
Sur la question de la financiarisation du foncier, le député Dominique Potier (LREM, à droite sur la photo) défend l’idée d’une arme fiscale assimilant le foncier au livret A. © R. Aries/GFA
À l’issue de plusieurs débats et échanges menés sur la question de la financiarisation du foncier, Dominique Potier s’est par ailleurs rendu compte de la disparité des avis, au sein même des « forces politiques, a-t-il expliqué. À la Confédération paysanne, comme à la FNSEA, beaucoup sont partagés sur l’arrivée de capitaux extérieurs en agriculture. Je l’ai entendu partout. »
« Le foncier, c’est du livret A »
Le député a sa propre ligne. Il défend « l’idée d’une arme fiscale et réglementaire qui pourrait dire que le foncier c’est du livret A. Pourquoi pas ? Dans mon département, on vient d’installer deux viticulteurs sur des friches avec 150 citoyens et la Safer. Est-on dans le Cac 40 ou le livret A ? Si l’on dit qu’on est dans le livret A, on peut bâtir des stratégies citoyennes et publiques saines. On renonce à l’appât du gain, mais on diversifie le portage avec une politique fondée sur le livret A. Dans le Cac 40, tout ce que l’on va bâtir sera anecdotique, et la spéculation continuera. »
Dominique Potier a obtenu pour la fin de l’année, de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, la mise sur pied d’une mission parlementaire sur le foncier agricole.