« Alors que les États-généraux de l’alimentation devaient apporter des solutions ambitieuses pour les agriculteurs, les décisions prises par le gouvernement sont désastreuses pour l’ensemble des filières agricoles », a déclaré Damien Greffin, président de la FRSEA Ile-de-France, ce jeudi 7 juin 2018, à l’occasion d’une conférence de presse à Paris.
Des importations distorsives
En ligne de mire du mécontentement : le projet, porté par Total et soutenu par l’État, d’importer de l’huile de palme sur le site de la Mède et qui, à terme, mettrait selon eux en péril la filière française du colza. Cyrille Milard, président de la FDSEA 77, estime que cette dernière « représente actuellement 500 000 hectares de terres cultivées et près de 200 000 emplois pourraient être menacés ».
Ce sont les importations distorsives que la FRSEA et JA pointent du doigt. La législation actuelle permet « d’importer des produits sur notre territoire qui ne respectent pas les normes qui nous sont imposées », estime Damien Greffin, alors que la situation financière des agriculteurs français n’a cessé de se dégrader ces dernières années.
En représailles de ce mécontentement, les sites pétroliers de Grandpuits, Genevilliers, Grigny et Coignières seront bloqués lundi, au petit matin, pendant trois jours reconductibles.
Se faire entendre
Les syndicats déplorent l’absence de dialogue et des liens complètement rompus avec l’État. Ils souhaitent une reprise des discussions et « des solutions qui prennent en compte les injustices dont sont victimes les agriculteurs ».
« Un agriculteur est prêt à remettre en cause son système de production s’il gagne correctement sa vie », poursuit-il. Or, 40 % des agriculteurs de la région francilienne vivent en moyenne avec 350 € par mois, selon Cyrille Milard. L’État a-t-il toujours de l’ambition pour son agriculture ? FRSEA et JA île de France semblent sceptiques mais ont bien l’ambition de se faire entendre.