Pour son 27e colloque, le 7 juin 2018 à Paris, l’association Farre (forum des agriculteurs respectueux de l’environnement) a voulu mettre l’accent sur l’intérêt de l’agriculture pour la société, l’environnement et l’emploi. Un bon rappel, alors que la proposition de loi sur l’alimentation, le glyphosate et la réforme de la Pac font l’actualité parlementaire. Les 47 députés présents, ou du moins inscrits au colloque, jouaient presque à domicile, les débats se tenant dans la salle de réception de l’Hôtel de Lassay, résidence du Président de l’Assemblée nationale.
Travail pénible et dévalorisé
Après s’être félicité de la qualité des produits français, et avoir vanté les services environnementaux rendus par l’agriculture, la dernière partie de la discussion était moins gaie : l’agriculture n’attire pas les jeunes et traîne une image caricaturale de « bottes dans la boue ». « Plus de 12 000 postes ne sont pas pourvus », a regretté Mickaël Jacquemin, président de l’Anefa, l’association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture.
Les formations agricoles sont dédaignées. Le manque de transport et de logements en zones rurales serait également des freins. Mais avant tout, c’est « la pénibilité du travail agricole qui est le premier obstacle pour les chercheurs d’emplois », selon Pierre Jardon, délégué général de la CFDT-Agri. Pour certains, le salaire est trop peu attractif.
L’image du métier a besoin d’être redorée, vraisemblablement ! « Les métiers de l’agriculture sont très techniques », « produire a du sens », insistaient les deux intervenants. C’est peut-être sur ce dernier argument, la noblesse du métier, qu’il faudrait mettre l’accent, si l’on en croit le député de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier. « La fierté du métier et l’estime de soi vont devenir le moteur de demain pour attirer les jeunes vers l’agriculture », expliquait-il à la précédente table-ronde au sujet de la rémunération des agriculteurs pour leurs services environnementaux. À condition que les prix suivent, bien sûr.