Alors que le projet de loi issu des États-généraux de l’alimentation visant à permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail se discute actuellement au parlement, le ministère de l’Agriculture s’interroge sur le revenu des agriculteurs. Il a lancé, le 31 mai 2018, un appel à projets afin de mieux mesurer ce revenu, ainsi que l’impact des politiques publiques sur son niveau et sa volatilité.

Une notion jugée « complexe »

« Les projets retenus permettront d’entreprendre des travaux de recherche pour « apporter des éclairages académiques innovants qui alimenteront la réflexion sur la mise en œuvre des politiques publiques de demain », explique le ministère qui propose plusieurs pistes de réflexion. La mesure du revenu agricole est « une notion complexe, estime-t-il, qui peut s’appréhender à partir de plusieurs concepts pas toujours simples à réconcilier ». Il propose ainsi de s’intéresser :

  • aux résultats dégagés par l’exploitation (à différents niveaux du compte d’exploitation),
  • au bénéfice annuel déclaré aux organismes de protection sociale pour constituer l’assiette des cotisations,
  • aux revenus perçus par le ménage agricole (qui prennent alors en compte les autres sources de revenu y compris du conjoint).

Le ministère de l’Agriculture juge par ailleurs pertinent de prendre en compte des ressources non monétaires dans le calcul du revenu.

Calculer la volatilité

L’appel à projets propose par ailleurs d’explorer « la mesure de la volatilité – ou de la variabilité – des revenus agricoles ». Cela suppose, selon lui, de discuter en matière d’indicateurs et de périodes de référence pour les appréhender ainsi qu’effectuer des comparaisons entre filières de production, les périodes temporelles ou les pays.

« Une idée souvent discutée »

Cet appel à projets contribuera à « renforcer les partenariats multidisciplinaires autour de l’idée souvent discutée « d’amélioration du revenu », dont le sens et les modalités concrètes demeurent toutefois à approfondir », plaide encore le ministère de l’Agriculture.

Les dossiers de candidature sont à envoyer au plus tard le 31 août 2018.

Rosanne Aries