« Pour l’État, la priorité c’est le financement des aides à la conversion, le transfert opéré aujourd’hui doit nous permettre de rester sur le scénario prévu et d’atteindre l’objectif de 8 % des surfaces converties en 2021 au lieu de 6 %, a déclaré le ministre le 31 juillet 2017 lors d’une visite à la coopérative bio à Michery (Yonne). Pour atteindre cet objectif, il faut bien aider l’agriculture biologique. »
Le crédit d’impôt prorogé
Selon les derniers chiffres officiels publiés par le service statistique du ministère Agreste, la proportion de surface agricole utile (SAU) française en bio était de 5,7 % à fin 2015. Pour encourager la conversion, Stéphane Travert a mis en avant la prorogation pour 2018 du crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique, qui doit faire l’objet d’un « arbitrage » de Matignon.
Concernant les aides au maintien des exploitations bio, le ministre a renvoyé la balle dans le camp des régions. « Il va y avoir une discussion avec les conseils régionaux qui sont autorité de gestion sur le Feader et qui sont les acteurs les mieux placés aujourd’hui sur l’accompagnement et notamment l’aide au maintien. À ce jour, rien n’est supprimé, c’est aussi une décision des collectivités territoriales. »
Trente-quatre organisations, dont la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), ont demandé dimanche dans une tribune au gouvernement d’augmenter la part des aides européennes destinées au bio, quelques jours après l’annonce par Stéphane Travert d’un transfert à hauteur de 4,2 % des montants des crédits du premier pilier de la Pac vers le second.
Les objectifs du candidat Macron réaffirmés
Cette annonce « ne prévoit qu’un transfert minimum dont l’essentiel de l’enveloppe est de fait déjà consommé », affirmaient notamment les signataires de cette tribune, qui dénonçaient « le quasi-arrêt des aides à l’agriculture biologique ».
« Je suis venu dire que je m’inscrivais en faux contre ces déclarations », a déclaré Stéphane Travert, réaffirmant l’objectif du candidat Macron « de faire en sorte qu’il y ait 50 % de nourriture bio dans les cantines » à l’issue du quinquennat. « Si nous voulons le tenir, il ne s’agit pas de supprimer les aides bio, il s’agit plutôt de les encourager », a martelé le ministre.