La Commission européenne ne dévoilera ses propositions pour la Pac post 2020 que le 29 mai prochain, mais la fuite d’un document a déjà révélé sa volonté de plafonner les aides à 60 000 € par exploitation. De même que son souhait de rendre le paiement redistributif obligatoire afin de soutenir les petites et moyennes exploitations.

« Dans le bon sens »

Même si les marges de manœuvre laissées aux États membres viennent largement moduler ces obligations, ces idées « vont dans le bon sens », estime le Modef dans un communiqué du 27 avril 2018. Ce syndicat, fervent militant du soutien aux petites et moyennes exploitations « familiales », craint que « ces premières propositions n’aillent pas jusqu’au bout sachant que la France et l’Allemagne défendent un modèle agricole ultralibéral et productiviste ».

D’ailleurs, « avant de parler de la future Pac, le Modef regrette que le gouvernement ne tienne pas ses engagements pour la Pac en cours ». En matière de soutien aux premiers hectares, le paiement redistributif a été gelé à 10 % de l’enveloppe de paiements directs alors qu’il devait progressivement augmenter jusqu’à 20 %. Le Modef fustige également la suppression de l’aide couplée aux légumineuses pour les mélanges de légumineuses fourragères et d’herbe.

Un « combat pour obtenir une redistribution »

Tout en rappelant plus globalement son « refus » de la baisse annoncée du budget de la Pac, le Modef rappelle qu’il « poursuivra son combat pour obtenir une redistribution des aides plus équitables afin de majorer celles des petites et moyennes exploitations et contrer l’action de lobbying menée par l’agro-finance et soutenue par les syndicats majoritaires ».