Jean-Philippe Recappé a requis un an de prison avec sursis contre un militant des Bonnets rouges et un agriculteur, et des peines de 6 à 8 mois avec sursis contre deux autres agriculteurs. Le jugement a été mis en délibéré au 14 juin. Les prévenus étaient également poursuivis pour obstruction à l’intervention des secours.

Rappel des faits

« Je ne suis pas là pour stigmatiser, je cherche ni bouc émissaires ni lampistes », a déclaré le procureur dans son réquisitoire. Dans la soirée du 19 septembre 2014, environ 300 producteurs de légumes du nord du Finistère s’étaient donné rendez-vous à Morlaix, avec des tracteurs. À l’époque victimes de l’embargo russe, les agriculteurs protestaient contre la baisse des cours et les taxes.

Dans un contexte très tendu, le rassemblement avait dégénéré. Les locaux de la Mutualité sociale (MSA), à Saint-Martin-des-Champs près de Morlaix, étaient incendiés. Plus tard, le hall et une partie de l’hôtel des impôts de Morlaix brûlaient.

« Des gens à bout »

Les prévenus, qui n’étaient poursuivis que pour l’incendie du bâtiment des impôts ont admis leur présence à la manifestation mais ont nié les faits reprochés. « Il y avait des gens à bout, des gens en colère, mais mes clients n’ont jamais cautionné les incendies », a plaidé maître Jaime Rates, avocat des trois agriculteurs, affirmant qu’il y avait ni « élément factuel, ni élément à charge » pour les incriminer.

Le militant des Bonnets rouges a nié avoir demandé aux pompiers de ne pas intervenir. Quant à l’agriculteur soupçonné d’avoir défoncé l’entrée du bâtiment, il a affirmé qu’il n’était pas au volant de son tracteur.

L’avocat du Bonnet rouge, maître David Rajjou, a dénoncé « l’acharnement » dont aurait été victime son client.

L’agent judiciaire de l’État a réclamé le paiement solidaire de 336 000 € en réparation du préjudice subi. Deux syndicats des impôts s’étaient portés partie civile pour « le préjudice moral subi par les agents de Morlaix ».

AFP