Les dépôts de dossier pour bénéficier de la prime d’activité ont encore explosé en 2017. C’est le constat fait par la Caisse centrale de la MSA à l’occasion de son assemblée générale, qui s’est tenue près de Paris, le 22 juin 2017. Pour mémoire, lorsque la fusion entre le RSA activité et la prime pour l’emploi pour devenir la Prime d’activité, est devenue effective le 1er janvier 2016, les pouvoirs publics escomptaient à peine 60 000 dépôts de dossiers par an. Loin du compte : la MSA en comptabilisait 153 000 six mois plus tard et 254 000 en juin 2017.

Traitement compliqué

Dans le détail pour l’année en cours, la Caisse centrale fait état de 96 050 foyers bénéficiaires en avril 2017 (33 950 non-salariés agricoles et 62 100 salariés agricoles), soit 204 333 personnes couvertes. Le montant moyen en prime d’activité s’élève à 171 € par mois (204 € pour les non-salariés agricoles et 152 € pour les salariés agricoles).

À cette hausse des demandes se sont ajoutées des difficultés pour la MSA à traiter les dossiers. « Tout était annoncé en dématérialisation, mais dans les faits, nous avons reçu beaucoup de papiers. À cause de l’accès internet notamment, mais aussi de la complexité de la réglementation, a indiqué Michel Brault, directeur général de la CCMSA. Et nous avons été confrontés en plus aux exploitations en déficit qui n’ont pas droit à la Prime d’activité…. Il fallait les réorienter vers le RSA. »

Ces difficultés de traitement viennent s’ajouter aux déboires de la MSA, qui voit ses contraintes budgétaires s’alourdir d’année en année (objectif de réduction de 1 300 salariés d’ici 2020, par exemple). Outre son travail de mutualisation d’activités entre caisses, des solutions existent pourtant, selon elle, pour garantir sa pérennité et continuer à répondre aux besoins du terrain.

Son président, Pascal Cormery, entend ainsi profiter des discussions ouvertes avec la nouvelle équipe présidentielle pour suggérer d’élargir le périmètre d’activité de la MSA aux entreprises de l’agroalimentaire. « L’objectif n’est pas de remplacer le régime général demain mais de trouver un seuil d’équilibre », défend-il.

Alain Cardinaux