266 000 retraités concernés
Un « coup de force » de l’équipe Macron et une « provocation inacceptable et antidémocratique », tempêtent les parlementaires du groupe communiste (CRCE) et les représentants des retraités agricoles. Cette loi aurait apporté 115 € par mois à 266 000 retraités, pour atteindre 987 €, soit 85 % du Smic.
L’amendement déposé tôt ce matin par le gouvernement a fait l’effet d’une douche froide. Les porteurs de la proposition de loi pour la revalorisation des pensions à 85 % du Smic au 1er janvier 2018 se préparaient en effet à fêter leur victoire après un dernier vote au Sénat le mercredi 7 mars à 18h30. Le texte avait été adopté à l’Assemblée nationale en février 2017 et venait de passer haut la main à la commission des affaires sociales du Sénat le 21 février 2018. Ne restait plus que l’adoption par les sénateurs, déjà bien sensibilisés par les équipes déterminées des représentants des retraités agricoles…
Eliane Assassi, sénatrice et présidente du groupe CRCE, a réclamé une réunion d’urgence de la conférence des présidents du Sénat « pour permettre de riposter dans la plus large unanimité possible face à ce coup de force ». Le président de la Haute Assemblée, Gérard Larcher (LR), a convoqué la conférence des présidents pour 18h30.
Une taxe additionnelle de 0,1 % sur les transactions financières
Mais cet amendement, intégré dans la proposition de loi de revalorisation des retraites à 85 % du Smic, bloque l’avancement du texte. Soit le texte repart pour un tour législatif avec des chances d’être reporté aux calendes grecques, soit le cas agricole sera traité dans la grande réforme des retraites en 2020… Le financement devait être assuré par une taxe additionnelle de 0,1 % sur les transactions financières d’acquisitions d’actions.
Provocation inacceptable
Un « coup de force » qui n’avait pas été utilisé depuis 1993. Les parlementaires du groupe communiste (CRCE) porteurs du projet de loi dénoncent une « provocation inacceptable et antidémocratique » qui tue le travail des parlementaires, et une « lourde erreur sociale », selon André Chassaigne, député du groupe CRCE.
Il ne reste que quelques heures pour faire pression sur le gouvernement pour qu’il retire sa loi.
Les retraites agricoles sont les plus faibles, confirme le Comité de suivi des retraites (CSR) dans son rapport annuel 2017 : 730 € pour les non-salariés de la MSA, 1 020 € pour les artisans et commerçants, 1 740 € pour les salariés au régime agricole, et 1 850 € en moyenne nationale.