En 2016, près de 20 % des chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole (1) imposés au réel ont des revenus déficitaires et 20 % ont un revenu compris entre 0 et 4 315 euros. Ce qui revient à dire que près de 40 % des exploitants agricoles au réel ont gagné moins de 360 € par mois en 2016.
La MSA a publié le 23 février 2018 ses données pour les revenus professionnels agricoles de 2016. Elle avait déjà alerté sur le manque de revenu des exploitations agricoles lors de sa conférence de rentrée en octobre dernier, estimant d’après les premières informations remontées des caisses régionales à la fin de 2017 qu’un tiers des exploitants avait un revenu inférieur à 350 € par mois en 2016.
Les déficits sont majoritairement rencontrés dans les secteurs des grandes cultures (31 % des céréaliers sont en déficit), en polyculture élevage (25 % des polyculteurs éleveurs) et en production laitière (17 % des éleveurs laitiers). Pourtant, le secteur céréalier est aussi un de ceux qui comptent la plus forte proportion de forts revenus. 20 % des céréaliers ont des revenus 2016 parmi les plus élevés et 25 % des viticulteurs.
Deuxième année de baisse des revenus pour les céréaliers
Toutes productions confondues, le revenu de 2016 progresse de 1 %. Mais les disparités entre les productions sont fortes. Dans le secteur des céréales et des cultures industrielles, les revenus de 2016 baissent de 20,8 %, après une chute de 21,5 % en 2015. Les revenus de 2016 des élevages hors sol, à l’inverse, progressent fortement de 41,9 %, après avoir subi une baisse de 11,7 % en 2015. Les revenus de 2016 des élevages laitiers augmentent de 1,2 %, après une forte chute de 30,7 % en 2015. Pour la filière de la viande, la progression des revenus en 2016 est de 24,8 %. Elle est de 1,7 % pour la viticulture.
Des outils pour alléger les cotisations
Depuis deux ans, les chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole ont la possibilité de choisir l’option annuelle pour crise agricole. Cette option a concerné 11 533 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole, soit 2,5 % de l’ensemble, pour le calcul des cotisations de 2017.
28 000 chefs sont passés d’une assiette annuelle à une assiette triennale pour le paiement de leurs cotisations sociales de 2017. Cette option leur a permis de réduire de 28,2 millions d’euros le montant de leurs cotisations, soit un gain d’environ 1 000 euros par agriculteur.
(1) Les entreprises agricoles sont les entreprises paysagistes, les centres équestres, les centres d’entraînement, et les entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers.