L'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, désormais député de la Manche, avait fait du service de remplacement en agriculture la priorité de son avis, au nom de la commission économique de l'Assemblée nationale, sur le projet de loi de finances. La proposition était plutôt bien partie puisqu'elle n'avait pas fait l'objet de débats partisans à ce stade technique.
Mais la discussion avec le gouvernement, le vendredi 14 octobre 2022, s'est terminée par un retrait de la proposition. Plusieurs députés de tout bord avaient déposé des amendements pour augmenter, à des taux différents selon les groupes politiques, le crédit d'impôt qui facilite le paiement des journées du service de remplacement et pour allonger la durée de congés pour les agriculteurs. Le rapporteur général, Jean-René Cazeneuve, a renvoyé cette discussion à l'année prochaine, date de la fin du dispositif en cours. Le ministre du Budget, Gabriel Attal, a pris le même chemin, conduisant au rejet des diverses propositions.
La Confédération paysanne déçue
Le député Jean-Philippe Tanguy (RN) avait dit que cette proposition lui avait été suggérée par la Confédération paysanne, "syndicat dont il ne se sent pas proche". La Confédération paysanne a aussitôt réagi à l'annonce de ce retrait : "Le renouvellement des générations en agriculture implique de redonner de l'attractivité à cette profession. L'élevage est particulièrement concerné...). Il est inadmissible que cette avancée sociale à portée de main ait été ainsi rejetée."
Le syndicat indique reprendre son combat pour la discussion au Sénat de ce même projet de loi de finances, pour l'instant prévue en séance publique à partir du 14 novembre 2022.