Depuis son installation en avril 2018, Vivien Mahé a subi quatre vols de brebis et agnelles. Le dernier d’entre eux a été le plus conséquent. « Le 14 avril 2020, 19 agnelles ont disparu. Elles faisaient partie d’un lot de 21 que j’avais sélectionnées pour le renouvellement », témoigne-t-il, à la tête d’un troupeau de 300 brebis de race mouton vendéen sur 60 hectares à Ancenis, en Loire-Atlantique.

Le bilan explose

Ce n’est pas un phénomène nouveau. En 2019, entre 120 et 150 bêtes ont été dérobées dans ce département. Mais cette année, les chiffres ont explosé. Entre le 1er janvier et le 30 septembre, le collectif des éleveurs pillés a recensé 500 moutons volés, avec un pic au printemps.

 

Créée en 2018, l’association rassemble 35 éleveurs, dont Vivien Mahé : « Elle nous a permis de sortir de notre isolement et d’agir. » Point d’orgue de cette mobilisation : la manifestation organisée le 17 juin à Nantes. Une cinquantaine d’éleveurs et 350 moutons— en référence au nombre d’animaux volés à cette date — y ont participé.

 

Le collectif mène aussi un travail de fond auprès des élus et des éleveurs. Un groupe d’échange WhatsApp entre éleveurs a été créé.

Achat de caméras

Au sein de l’association, les éleveurs se sont également mis d’accord sur un barème d’indemnisation. Il tient compte de la valeur bouchère de l’animal et de la perte de production sur sa carrière. L’association a retenu 475 € pour une brebis, 180 € pour un agneau.

 

Avec l’appui de la gendarmerie, des techniques de prévention ont été développées. Chaque jour, Vivien Mahé compte ses animaux. À l’approche des fêtes religieuses, il redouble de vigilance. Il fait attention au choix de ses parcelles : « Dans celle où j’ai déjà eu deux vols, je ne mets plus d’animaux ou uniquement des brebis de réforme. »

 

Via l’association, les agriculteurs ont également groupé l’achat de caméras de surveillance. Cette année, quinze caméras ont été installées (450 € l’unité). De son côté, la Région a financé l’achat de deux caméras portatives qu’elle met à la disposition des éleveurs.

 

D’autres projets sont en réflexion. L’association souhaite notamment solliciter plus étroitement le référent « sûreté » de la gendarmerie. « Son expertise doit nous aider à réaliser les bons investissements », souligne Vivien Mahé.

Anne Mabire