« Dressant un bilan sombre, [le secteur agroalimentaire] serait le seul à ne pas profiter de la reprise, s’étonne le syndicat. Le défaut de compétitivité de l’industrie agroalimentaire française s’expliquerait donc par « coût du travail » trop élevé, des taxes publiques impossibles, une guerre des prix livrée par la grande distribution agitée comme un chiffon rouge, une hausse des prix agricoles qui grève les marges… »

Bataille d’arguments

La FNAF-CGT souligne que le secteur, « dans un tel contexte défavorable, aurait créé plus de 10 000 emplois depuis 2014 », avant de s’opposer à certains arguments de l’Ania. Le « coût du travail » est-il trop élevé ? Non, répond le syndicat, rappelant « que les entreprises sont exonérées de cotisations pour les 30 % de salariés payés au Smic et jusqu’à 1,6 Smic. Dans nos secteurs, le patronat ne paie des cotisations qu’à hauteur de 10 % pour une grande partie des salariés. » Sans parler du CICE.

Concernant les marges des entreprises, la FNAF-CGT rappelle que depuis 2000, « la consommation en volume a progressé de 12,1 % contre 52,5 % en valeur. Ce qui veut dire que les prix s’envolent au profit des grands groupes de l’industrie et de la distribution. Le rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges nous enseigne que la baisse des prix agricoles a permis aux industriels de l’agroalimentaire et à la grande distribution de conforter leurs marges. »

Partage de valeur

Le syndicat se penche ensuite sur le partage de la valeur ajoutée. « Toujours sur la même période, la part des salaires dans les richesses créées et passée de 41,7 % à 38,2 %, tandis que celle des profits suivait une courbe inverse, passant de 40,1 % à 46 %. Sans commentaire. Et l’Ania […] sort de son chapeau plus de 10 000 emplois. Qui peut croire une telle assertion lorsque les plans de restructuration se succèdent. Ce sont 20 000 emplois supprimés dans le secteur entre 2008 et 2015. »