Alors que le ministère de l’Agriculture élabore un plan stratégique national pour la bioéconomie, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) présentait ce mardi 28 mars 2017 son projet d’avis « vers une bioéconomie durable ». L’instance affirme que ce secteur présente un fort potentiel de développement économique mais elle regrette que la durabilité ne soit pas intégrée dans les réflexions.

« Les bioressources sont renouvelables mais elles peuvent être épuisables si elles sont utilisées de façons non durables », alerte Jean-David Abel, rapporteur de l’avis.

 

Le Cese insiste sur l’importance d’une hiérarchisation des usages en prenant en compte notamment les besoins alimentaires. Mais aussi celle de l’utilisation efficiente des ressources. « La bioéconomie doit être inscrite dans une utilisation circulaire en cascade du plus noble au moins noble », précise le rapporteur qui rappelle le besoin de sobriété maximale. « Même avec les ressources naturelles, nous n’atteindrons pas nos objectifs en termes de climat sans une plus grande sobriété de nos usages énergétiques », poursuit-il.

Créer des indicateurs de durabilité

Les préconisations du Cese concernent l’établissement de critères de durabilité économiques, écologiques et sociaux pour l’ensemble de ce secteur. En termes d’emploi, la réflexion doit se faire à l’échelle territoriale. « Aujourd’hui le secteur se développe et représente déjà 90 000 emplois, notamment sur les biocombustibles, agrocarburants et biodéchets », précise Marc Blanc, second rapporteur. Le Cese demande davantage d’études sur les emplois qui feront la bioéconomie de demain. Elle demande également la mise en place d’une comptabilité environnementale efficace qui prenne en compte toutes les aménités positives.

Nécessité d’harmonisation

Le Cese s’est également rendu compte d’un problème d’harmonisation des différentes stratégies et plans élaborés sur le territoire. « On remarque certains objectifs différents, voire contradictoires », explique Jean-David Abel. Il propose qu’une instance nationale de la bioéconomie soit mise en place avec toutes les parties prenantes, et qu’elle soit chapeautée par le Premier ministre. Il propose également de mettre en place des chambres régionales pour la bioéconomie ouvertes aux collectivités territoriales afin de créer des projets locaux.