« Le chapitre agricole est clairement le point de conflit », a affirmé Mauricio Macri, le président argentin, à l’issue d’une série de rencontres avec des responsables européens à Bruxelles le 4 juillet 2016. « Je crois que nous devons trouver des façons d’avancer, car pour nous, ce sont des chapitres fondamentaux », a-t-il ajouté. Au début de mai, l’UE et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) ont échangé leurs offres en vue de conclure un accord de libre-échange.
Pilier d’une croissance perdue, les exportations agricoles sont l’un des axes forts du nouveau gouvernement de Mauricio Macri pour sortir le pays de l’ornière. L’agriculture est une question sensible pour les deux parties, dans un contexte de chute de la demande chinoise et de surproduction de certains produits.
En avril, une vingtaine de pays, dont la France, a réclamé à la Commission européenne une étude d’impact des différents accords de libre-échange sur le secteur agricole avant la poursuite des négociations avec le Mercosur. Les résultats sont attendus pour septembre.
Exclusion du bœuf et de l’éthanol
Faisant suite aux pressions de différents États membres, la Commission européenne a exclu de son offre les produits jugés « sensibles » que sont le bœuf et l’éthanol. Elle a ainsi effacé de sa proposition un contingent de 78 000 tonnes de viande bovine et de 600 000 hectolitres d’éthanol.
Il s’agit de produits sur lesquels l’Argentine et le Brésil, principaux promoteurs de cet accord de libre-échange, sont particulièrement offensifs. Les critiques des organisations professionnelles agricoles brésiliennes ont d’ailleurs été virulentes à l’égard de l’offre européenne.
Les produits agricoles constituent la moitié des importations en provenance du Mercosur, secteur dans lequel l’UE souffre déjà d’un déficit commercial proche de 20 milliards d’euros, selon les calculs de la Commission. « Le sujet va faire partie des discussions avec la chancelière allemande Angela Merkel, comme ce fut le cas avec le président français François Hollande », a prévenu Mauricio Macri.