Les petits pois en boîte, haricots fins en conserve et carottes surgelées risquent-ils de manquer l’an prochain ? En tout cas, on observe depuis 2014 une chute libre du nombre de producteurs et des surfaces destinées à ces productions. Entre 2014 et 2015, la filière française de légumes à destination de l’industrie a subi une baisse de 15 % des surfaces emblavées en passant à 56 300 ha, record historiquement bas. Les volumes récoltés ont chuté de 16 % passant à 740 900 t en 2015. En cause, des rendements très mauvais dus à la canicule en début d’été et à un automne froid : de - 0,6 t/ha pour les haricots à - 4,2 t/ha pour les grosses carottes. La filière a donc vu rouge en 2015 avec des valeurs nettes agricoles (enveloppe totale versée aux agriculteurs) en baisse de 100 € à 300 €/ha ! Et les perspectives ne sont pas meilleures pour la campagne 2016…
La filière pessimiste
« Nous ne pouvons qu’être pessimistes pour le moment », déplore Luc Desbuquois, président du Cenaldi, l’AOP nationale des légumes à destination industrielle, en évoquant les perspectives pour la prochaine campagne. L’AOP prévoit une nouvelle diminution des emblavements de 3 % à 54 700 ha seulement. Une perte de surface compensée en partie par l’amélioration des rendements par rapport à l’an passé. Le volume de produits attendu serait donc de 758 400 t (+ 3 %) par rapport à 2015. Ce résultat, qui est aussi permis par une évolution du mix de production sur des légumes à rendements plus importants, reste de 9 % inférieur à la moyenne des cinq dernières années. De plus, au vu des intempéries qui ont touché une partie de la France, « la campagne n’a pas commencé dans les meilleures conditions, et nous avons de grosses inquiétudes sur la récolte », explique le président (lire encadré).