«Entre la hausse des abattages, la consommation atone et une dépréciation du cinquième quartier (voir encadré), la baisse saisonnière du cours de l’agneau après Pâques est encore plus marquée que d’habitude », explique Marie Carlier, de l’Institut de l’élevage. Fin juin, la cotation atteint généralement un point de stabilisation puis remonte. « Mais dans ce contexte peu favorable, c’est encore incertain », poursuit-elle.
Offre en hausse
Au premier trimestre 2016, faute de demande en Italie, et surtout en Espagne, les abattages ont été dynamiques : 9 % de plus en têtes par rapport à 2015. Avec une offre en hausse et une consommation en baisse, les conséquences sont une baisse des cours après Pâques particulièrement importante. À 5,67 €/kg de carcasse début juin, le prix était inférieur de 44 centimes à l’an passé, et 23 centimes sous le niveau minimal atteint en 2015.
En revanche, les importations de viande ovine reculent. En avril, elles sont 19 % en dessous de celles de l’an dernier à la même période. « Vu les disponibilités en France, nous avions moins besoin d’importer, mais ce repli s’explique également par une offre en retrait chez nos principaux fournisseurs, notamment au Royaume-Uni », ajoute Marie Carlier. En avril, à respectivement 5,40 €/kg et 6,20 €/kg, les carcasses fraîches d’agneau importées depuis le Royaume-Uni et l’Irlande étaient 5 % et 4 % moins chères qu’en 2015.
Selon le panel Kantar, les achats de viande d’agneau par les ménages français, du 18 avril au 15 mai, ont diminué de 5,5 % en volume par rapport à 2015. Quant aux prix au détail, ils progressent de 2,2 %. En cumul du 28 décembre 2015 au 15 mai dernier, les achats des ménages chutent de 6 %.