«Le marché du porc est un marché de pièces, a rappelé Philippe Bizien, président du Comité régional porcin Bretagne, le 14 septembre au Space. Or, nous ne consommons pas toutes les pièces en France. La filière ne peut donc pas se passer de l’export. » Et ce dernier ne doit plus être vu comme un marché de dégagement, mais il doit apporter une valorisation supplémentaire de la carcasse. Ainsi, des oreilles, pieds et trachées sont dédaignés en Europe, mais fort appréciés en Chine.

Revers de la médaille, ce commerce mondialisé induit une dépendance toujours plus grande aux débouchés extérieurs et à leurs soubresauts. La fermeture de la Russie a contribué à saturer le marché européen, avant que ce dernier soit tiré de son marasme par le retour de la Chine aux achats, entre janvier et juin. Pourtant, le marché mondial ne concerne que 5 % de la production totale, soit 6 millions de tonnes.

Sauf que, si la France est excédentaire en volume, elle est très déficitaire en valeur. Le solde est de plus 380 millions d’euros (M€) vers les pays tiers, mais de moins 820 M€ vers l’Europe.

Nature des pièces

Cette différence tient à la nature des pièces échangées, avec un excédent en animaux vivants, en carcasses et en pièces avec os, mais un fort déficit en charcuteries et pièces désossées de plus forte valeur ajoutée, explique Jan Peter Van Ferneij, de l’Institut technique du porc (Ifip).

Elsa Casalegno