Les produits laitiers industriels amorcent une nouvelle flambée des cours. Après un excédent de matières grasses l’hiver dernier, c’est la pénurie qui guette désormais les marchés. Le beurre départ Europe a bondi de 50 % en cinq mois par rapport à 2015, à 3 696 €/t. Départ Océanie, il est à 3 611 €/t (+ 56 %), selon l’Institut de l’élevage. Sur le marché spot, le beurre vrac français a même atteint 4 300 €/t (+ 76 % en cinq mois).
Stocks résorbés
Cette fermeté est la conjonction d’une vive demande internationale en matières grasses et d’une collecte laitière en recul depuis l’été, principalement en Europe (lire encadré). Cette fois encore, l’appétit de la Chine tire le marché. Elle est devenue le premier importateur mondial, devant la Russie, avec 60 000 t achetés en huit mois (+ 35 %). Le Mexique et l’Australie contribuent aussi à cette tension. Les exportations européennes ont donc bondi de 41 % sur huit mois, résorbant les stocks excédentaires.
Les fromages « commodités » bénéficient également d’une demande active, ainsi que du recul des fabrications. Le cours du cheddar océanien a grimpé de 44 % en cinq mois (à 3 290 €/t en novembre), et le gouda allemand de 62 % (à 3 220 €/t). Ils dépassent le niveau moyen 2010-2013, alors qu’ils étaient au plus bas en début d’année. L’UE renforce son leadership, avec une progression de ses ventes de 14 % en huit mois, fournissant presque la moitié des échanges mondiaux.
En revanche, l’éclaircie n’est pas de mise pour les protéines laitières. Les poudres grasses se redressent rapidement et les poudres maigres s’orientent timidement à la hausse, mais les prix sont encore très inférieurs à ceux de 2014. Et la revente des 355 000 t de poudre maigre stockées à l’intervention pèsera inévitablement sur les cours.