L’élection de Donald Trump a jeté une ombre sur la 22e Conférence des parties (COP22) sur le climat, qui s’est achevée le 18 novembre dernier à Marrakech, au Maroc. La menace d’un retrait américain de l’accord de Paris, conclu lors de la COP21 et récemment entré en vigueur, a éclipsé les engagements pris par une vingtaine de pays, dont les États-Unis, de formuler une stratégie à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
L’agriculture est largement citée dans la stratégie américaine pour une « décarbonisation profonde » de l’économie, qui vise à diminuer les émissions de GES d’au moins 80 % en 2050 par rapport à 2005. Il est vrai que les dégagements d’oxyde nitreux liés à la fertilisation des sols et les rejets de méthane provenant de l’élevage et de la riziculture représentent, outre-Atlantique, 8 % des émissions totales de GES. En outre, la conversion de forêts en cultures et en prairies libère une quantité nette de CO2 équivalente à 1 % des rejets totaux.
Les recommandations pour atténuer la contribution de l’agriculture au changement climatique sont multiples : expansion du semis direct, introduction de cultures pérennes dans les assolements, meilleure gestion des pâtures et des effluents d’élevage... sans oublier le développement des biocarburants de deuxième génération. En 2015, le département américain de l’Agriculture a lancé une initiative visant à réduire les rejets de gaz à effet de serre liés aux productions végétales et animales, d’ici à 2025, d’un tonnage égal à 2 % des émissions totales de GES.
Il est peu probable que Donald Trump abandonne la stratégie de décarbonisation élaborée Obama, car beaucoup de grandes entreprises, politiquement influentes, sont de plus en plus engagées dans la lutte contre le changement climatique, considérée désormais comme un facteur de compétitivité et de création d’emplois. Mais un recul est possible. Reste à voir quel rôle sera assigné à l’agriculture.