Le 14 octobre, lors d’une conférence de presse à Paris, le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) a annoncé la mise en place d’un contrat en faveur des modes de productions alternatifs, c’est-à-dire bio, plein air ou au sol. « La demande des distributeurs pour ces productions s’accélère, explique Philippe Juven, président du CNPO. Elles représentent déjà 45 % des achats des ménages, contre 25 %, il y a dix ans. » D’ici 2022, la moitié des poules devraient être élevées dans ces systèmes.

500 millions d’euros

En 2012, pour répondre aux conditions de bien-être imposées par Bruxelles, les éleveurs en système hors sol ont mis aux normes leurs installations, entraînant des investissements à hauteur d’un milliard d’euros dans l’Hexagone.

« La filière est donc en pleine période d’amortissement, indique Philippe Juven. Ce tournant vers la production alternative aux cages demande un nouvel effort de près de 500 millions d’euros. » Le CNPO attend des différents partenaires, banques, État, entreprises… Qu’ils mettent la main à la poche. « La filière ne peut pas tout prendre en charge seule, lance-t-il. C’est un contrat, dans lequel chacun doit s’engager. Ils sont déjà nombreux, à l’image des pouvoirs publics, de la distribution, d’organismes de caution mutuelle, de la Safer… À échanger avec nous. »

En France, quelque 68 % des poules pondeuses vivent en cages aménagées, soit 32 millions de têtes. Elles sont 15 millions (32 %) en systèmes alternatifs. « Il faudra installer 10 millions de poules en bio, en plein air ou au sol d’ici 2022, » calcule Philippe Juven. Mais il va falloir trouver un moyen de réduire les effectifs en cages. « La production est en équilibre avec la demande, explique-t-il. Nous devons garder cette autosuffisance. »

Hélène Chaligne