« Il est crucial de prévoir le plus tôt possible, avec un indice de fiabilité toujours plus grand et sur des zones géographiques plus ciblées, les événements extrêmes qui vont être de plus en plus nombreux », ont expliqué Florence Rabier, directrice générale du Centre européen de prévision météorologique à moyen terme, et Jean-Marie Carrière, directeur des services météorologiques à Météo-France, devant la presse ce jeudi 17 novembre 2016.
Deux axes de travail d’ici à 2025
Dans la stratégie à l’horizon de 2025 des centres météo, deux axes majeurs sont travaillés :
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Prévenir le plus tôt possible les populations
• « Aujourd’hui, nous réalisons des prévisions météo à 7 jours pour les phénomènes ponctuels comme les tempêtes, cyclones, inondations… Le but est d’atteindre 10 jours d’ici à 2025. Jusqu’à maintenant, on gagnait 1 jour de prévision par décennie, rappelle Florence Rabier. Il faudra donc gagner 3 jours en moins de 10 ans, il s’agit donc d’un réel défi. »
• Les prévisions mensuelles comme les vagues de chaleur ou les dépressions qui s’installent, sont prévues 2 à 2,5 semaines à l’avance. Le but est d’atteindre 3 semaines d’ici à 2025.
• En ce qui concerne les prévisions saisonnières, avec de gros événements comme El Niño par exemple, le climat est déterminé entre 6 mois et 1 an à l’avance aujourd’hui. Le but est d’atteindre 1 an d’ici à 2025.
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Augmenter la qualité des prévisions
« Comme l’effet papillon, de petites erreurs au départ sur l’analyse des données d’observation par exemple peuvent entraîner de grosses erreurs sur les prévisions ensuite, précise Florence Rabier. En 2025, on veut pouvoir mesurer l’incertitude liée à chaque prévision encore plus précisément qu’aujourd’hui et augmenter le pourcentage de fiabilité. »
Amélioration des outils
Pour parvenir à ces objectifs, « les modèles sont en constante amélioration, précise Jean-Marie Carrière. La maille à l’échelle du globe devrait par exemple passer de 18 km à 5 km d’ici à 2025. Le réseau des radars qui permet de connaître l’état de l’eau dans les nuages (glace, liquide ou mélange des deux) doit aussi se renouveler et se moderniser d’ici à 2025. Une nouvelle représentation des processus nuageux devrait aussi permettre de progresser encore sur la prévision du brouillard et des faibles visibilités. »