Incollable ! En français, en latin… Les plantes n’ont plus de secret pour lui. À 19 ans, Thomas Lorenzo est champion de France de reconnaissance des végétaux. Après avoir gagné la finale régionale avec le lycée de Châteauroux (Indre), le voilà propulsé en finale nationale à Lyon, en décembre dernier.
Pas le temps de réviser la liste des 600 plantes fournies par les organisateurs. Ce matin-là, l’apprenti en BTS technico-commercial Jardin et végétaux d’ornement entre le premier dans la salle. Devant lui, quarante plantes à identifier et à renseigner (variété, famille, principales caractéristiques). Ou plutôt quarante tiges, car en hiver, peu de végétaux sont fleuris ! « J’étais content lorsque sur la table, j’ai aperçu un callicarpa et ses baies violettes ainsi qu’une tige d’hortensia reconnaissable à la position des bourgeons », explique l’étudiant qui travaille en alternance dans une jardinerie de la région parisienne. Il parle des plantes avec un mélange de douceur et d’alacrité. « En hiver, seules les marbrures du bois peuvent différencier un érable à peau de serpent d’un érable du fleuve Amour. »
À fond dans le végétal
Brun, des lunettes noires qui soulignent son regard foncé, et un grand sourire, Thomas raconte son histoire avec simplicité et modestie. « Lorsque l’on m’a appelé pour monter sur le podium, j’avais le sourire aux lèvres. Je ne m’y attendais pas du tout, j’étais en jeans à trou et en baskets… »
Si Thomas connaît aussi bien les plantes, c’est qu’il a été bercé dedans. Son grand-père, chercheur chez le semencier Clause, lui transmet sa passion des plantes. Rapidement, le jeune homme cultive son propre carré dans le jardin de ses parents. « Ils me laissaient un coin à l’ombre comme si j’étais puni. C’est sans doute pour cela que j’ai développé une passion particulière pour les fougères et les heuchères. Mais, maintenant, c’est moi qui commande dans leur jardin ! », plaisante-t-il.
Depuis cinq ans, Thomas enchaîne les études dans le domaine horticole : en parallèle d’un bac pro Conseil-vente en produits de jardin à Beaune-la-Rolande (Loiret), il passe en candidat libre un CAP de fleuristerie, « pour le côté créatif et éphémère des fleurs. »
À l’avenir, Thomas se voit bien chef de rayon dans une jardinerie, ou coach de jardin. Et pourquoi pas développer des jardins à but thérapeutique ? Pour le moment, il s’envole pour six mois en Slovaquie.