«Nous faisons de notre mieux pour participer aux répétitions et au maximum de représentations. Pas évident lorsque nous rentrons à 1 heure du matin et qu’il faut se lever à 5 heures pour la traite ! D’autant que, cette année, en raison du centenaire de la bataille de Verdun, il y a 14 soirées, contre 12 d’habitude. Mais c’est important de s’impliquer dans ces manifestations qui font vivre le département », avance Marian Schipper. Cette femme organisée et dynamique exploite, avec son mari Willem, 105 ha avec 85 vaches laitières, à Boinville-en-Woëvre (Meuse). Elle vient également d’ouvrir un gîte.

Dans le son et lumière « Des flammes à la lumière », cette maman de cinq enfants est figurante. Cette année, elle interprète le rôle d’une bourgeoise de la Belle Epoque, dont la vie se complique lors du conflit. Willem joue un soldat allemand, un rôle que certains refusent de tenir… « C’est aussi un spectacle sur la tolérance et la paix, souligne l’éleveur. Un message pas toujours facile à faire passer… » Un casting a lieu chaque année en mars pour recruter 250 acteurs. Deux personnes répètent chacun des rôles afin de faire face aux impondérables. Un planning est ensuite établi selon les disponibilités des bénévoles.

Enfants de l’Europe

Pour les Schipper, couple de Néerlandais installé en France en 1990, l’aventure a démarré en 2000, lors de la Fête du lait. « Un spectacle s’est monté dans lequel on a demandé à Willem de jouer, explique Marian. Cela lui a plu et nous avons décidé de participer au casting lorsque le Son et lumière de Verdun a été mis en place. Nos enfants y ont aussi joué plusieurs années de suite. Nous répétions à la maison, c’était pratique ! » Cette année, seul le cadet, 14 ans, participe. Les aînés travaillent ou sont étudiants.

Ce couple a d’autres engagements dans la profession agricole et la vie locale. Marian est élue à la chambre d’agriculture et présidente du service « Vacances à la ferme ». Willem est administrateur de la coopérative laitière et conseiller municipal. Ils ont gardé leur nationalité pour « maintenir leurs racines ». Ils retournent régulièrement aux Pays-Bas voir leur famille et aiment voyager en France. Quant à leurs enfants, ils sont de véritables européens, maîtrisant chacun quatre langues : néerlandais, français, anglais et allemand.