En pleines négociations avec les agriculteurs sur les modalités d’achat des betteraves à partir de 2017, Saint Louis Sucre a annoncé, le 2 mai, sa décision de supprimer le forfait collet de 7 %. Celui-ci vient actuellement en déduction du tonnage livré. « Ceci correspond, pour les agriculteurs, à une hausse du prix des betteraves de 1,50 et même 1,70 €/tonne », précise Thierry Desesquelles, directeur betteravier du groupe. En réponse à la CGB (1), qui estime le calcul du prix de la betterave par le groupe sucrier trop optimiste (2), il explique : « Oui, notre prix du sucre avantage les agriculteurs français, car notre grille de calcul repose non pas sur la seule valorisation du sucre en France, mais aussi sur celles des autres filiales du groupe Sudzücker, en Allemagne, Pologne et Belgique. Dans ces trois pays, nous bénéficions, en moyenne, d’un prix sortie usine supérieur à celui des sucreries françaises. »
Plus-value groupe
Selon Thierry Desesquelles, cet avantage correspond à une plus-value de 25 à 30 euros par tonne de sucre, soit environ 1,50 €/t de betteraves pour les planteurs français. « Résultat : aux 21,03 €/t calculés par la CGB avec un cours du sucre de 400 €/t, rencontré en 2014-2015, nous ajoutons 1,70 € de forfait collet supprimé, 1,50 € lié à une meilleure valorisation du groupe et 2 € pour les pulpes, ce qui revient à un prix aux alentours de 26,20 €/t », précise-t-il. Soit du même ordre de grandeur que les 25 €/t minimum, avancés par Tereos, et 27 €/t, proposés par Cristal Union.
Quant aux betteraves additionnelles, les frais de transport seront bien facturés aux agriculteurs. Le groupe promet une prime de 4 €/t pour les prendre en charge. « Nous prévoyons d’accorder des compléments de prix qui seront évalués en fonction du contexte de l’année », ajoute le directeur betteravier.
(1) Confédération générale des planteurs de betteraves.
(2) Lire La France agricole n° 3640, p. 24.