À côté de deux bâtiments de 1 200 m² s’élève un bâtiment, flambant neuf, de 2 000 m2. Installés à Noyers, dans le Loiret, Xavier Morin et sa femme, Sylvie, viennent d’investir dans un troisième bâtiment pour produire de la volaille. Aire bétonnée, lumière led, rail central… Tout est prévu pour améliorer la compétitivité de l’élevage.

Le couple a bénéficié des aides du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE) et du plan de relance avicole mis en place depuis 2015 en région Centre. « L’investissement total est de 490 000 euros. Mais nous avons été aidés à hauteur de 133 000 € par le PCAE et de 40 000 € de la part de LDC-Huttepain, notre intégrateur. Au total, notre poulailler nous revient à 159 €/m2, ce qui est correct par rapport au niveau de performance élevé », détaille Xavier Morin, enchanté de cet investissement. Jean-Willem Coppolse, aviculteur et membre de la chambre d’agriculture, ajoute : « C’est le moment d’investir. Un soutien de près de 40 %, c’est énorme ! »

Face aux péripéties de la filière avicole dans le Loiret depuis 2013 (faillite de Doux, fermeture de l’abattoir de Boynes, incertitudes sur l’abattoir de Blancafort), et à un parc des bâtiments vieillissant (27 ans en moyenne), les acteurs de la filière ont mis en place un plan de relance. L’idée est de renouveler les générations et également de conforter les outils industriels. L’abattoir de Blancafort, dans le Cher, menacé de fermeture et repris in extremis par le groupe LDC en 2015, ne tourne pas à plein régime, comme le souligne Eric Garo, responsable régional du groupe LDC-Huttepain. « Aujourd’hui, nous abattons entre 25 000 et 28 000 dindes lourdes par semaine. Notre objectif est de doubler la production pour 2018. » Les objectifs du plan de relance pour le Loiret sont clairs : 20 000 m2/an, soit 100 000 m2 à l’horizon 2020. En deux ans, 7 100 m2 de bâtiment ont été construits et 8 600 m2 ont été rénovés. Soit seulement 7 500 m2/an…

Doubler la production à Blancafort (Cher)

Alors pourquoi il n’y a pas davantage de producteurs avicoles ? Certes, le contexte agricole n’aide pas à investir. Mais Jean-Willem Coppolse, indique également une autre raison. « Aujourd’hui, je suis serein pour la production de dindes en région. Mais pour conforter les exploitations, nous avons besoin de produire aussi du poulet. Les nouveaux éleveurs pourraient se faire la main sur cette production moins technique et cela réduirait les risques sanitaires pour les éleveurs déjà en place. » LDC ne souhaite pas investir dans l’abattoir de Blancafort pour cette production. Reste à voir si de nouvelles opportunités apparaîtront prochainement, sur l’Yonne, par exemple…