La Prospérité fermière a fixé, début octobre, à 205 €/1 000 l le prix d’acompte du lait payé aux adhérents pour le mois de décembre 2016, contre 260 € en novembre 2016 et 310 € en janvier 2017. Face à la réaction des éleveurs, la coopérative a proposé en complément, une avance de trésorerie de 100 €/1 000 l, qu’ils devraient rembourser plus tard. Un geste qui n’a pas été suffisant aux yeux des adhérents.
La coopérative, qui produit beaucoup de poudre de lait, a fixé ce prix en fonction d’un calcul qu’elle utilise depuis longtemps et qui fixe la moyenne annuelle à 270 €/1 000 l pour cette année. Compte tenu des acomptes déjà versés, il fallait fixer le prix de décembre à 205 € pour atteindre cette moyenne. « Nous demandons un prix ferme de 305 €/1 000 l, réplique Serge Capron, président de l’Association départementale des producteurs de lait (ADPL) du Pas-de-Calais. Ce qui ramènerait la moyenne pour l’année à 278-279 €/1 000 l et nous rapprocherait des 280 à 305 €/1 000 l des laiteries environnantes. »
Pour se faire entendre, l’ADPL a organisé à partir du lundi 7 novembre, un blocage filtrant de l’usine à St-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) qui a mobilisé plus de 300 éleveurs, alors que se tenait une réunion de la commission mixte de la coopérative.
Le prix de 205 € abandonné
Au cours de la journée, le conseil d’administration de la coopérative, présidé par Gilles Desgrousilliers, a décidé d’abandonner le prix de 205 €, et a reporté la fixation du prix de décembre, au prochain conseil d’administration du 21 novembre. « Estimant qu’en ne fixant pas de prix dès à présent, nous allions être roulés dans la farine, nous avons décidé de poursuivre le blocage filtrant de l’usine jusqu’au jeudi 10 novembre au matin, indique le président de l’ADPL. L’enjeu est de 3 M€ pour la coopérative alors qu’elle dispose de 30 M€ de réserve placée. »
De plus, l’ADPL a reçu l’appui de la FDSEA du Pas-de-Calais « qui souhaite qu’un terrain d’entente soit trouvé rapidement avec la coopérative pour ne pas la pénaliser », indique son président Pierre Hannebique. Ce n’était pas le cas au moment du bouclage de La France agricole qui a tenté en vain de contacter les dirigeants de la coopérative.