Le 28 septembre à 10 h 08 précises, Zhang Liang, PDG de Synutra, a coupé le ruban de l’usine de Carhaix (Finistère). La date et l’heure n’avaient pas été choisies par hasard. Le « 8 » est un chiffre porte-bonheur, symbole de prospérité en Chine. L’inauguration a eu lieu devant près de 600 invités, dont une forte délégation chinoise de 300 personnes, sur fond de musique bretonne. La cérémonie a été clôturée par un feu d’artifice destiné, dans la tradition chinoise, à chasser les mauvais esprits !

Entre tradition et modernité

Une multiplication de symboles qui tranche avec le bâtiment flambant neuf de 38 000 m ². De par sa taille et sa conception, c’est la plus grande et la plus moderne usine de lait infantile chinoise à l’étranger. L’investissement s’élève à 170 millions d’euros.

L’usine va produire 100 000 tonnes de poudre de lait par an à destination des consommateurs chinois, essentiellement du lait infantile. Un contrat d’approvisionnement a été passé sur dix ans avec Sodiaal, première coopérative laitière française. Cela représentera 288 millions de litres de lait chaque année, collectés auprès de 800 producteurs de la région.

Les élus ont rappelé l’importance de ce projet pour le centre Bretagne, avec la création d’emplois (280 à terme) et la relance d’une dynamique de territoire. Ce projet a germé en 2008 à la suite du scandale du lait contaminé à la mélamine en Chine. « Le lieu a été choisi pour sécuriser l’approvisionnement, assurer la fabrication d’un produit de qualité et une traçabilité irréprochable », a rappelé Christian Mazuray, directeur de Synutra France.

« Une reconnaissance de la qualité du travail de toute la filière laitière » qui satisfait la FRSEA. « Mais celle-ci a un prix », ont tenu à rappeler les éleveurs du syndicat en amont de cette inauguration, réclamant « un juste retour pour les producteurs ». De son côté, la Coordination rurale organisait un contre-événement, le même jour, en centre-ville, en distribuant du lait aux Carhaisiens pour dénoncer « la politique de Sodiaal qui brade le prix du lait de ses éleveurs ».