Avec ses 130 000 m3 d’eau disponibles pour l’irrigation, le bassin de stockage de Fauvernay, aux portes de Dijon, témoigne qu’il est possible de conjuguer intérêts agricoles et intérêt public. Propriété de la communauté de communes de la Plaine dijonnaise, la retenue est approvisionnée par l’eau de ruissellement des toits et des parkings de la zone d’activités économiques de Boulouze, une trentaine d’ha imperméabilisés. La retenue, mise en service l’an passé, est considérée comme une compensation à l’emprise foncière nécessaire à la zone logistique de 56 ha de terres agricoles. Une convention a été signée entre la communauté de communes et l’association syndicale autorisée (ASA) de Champaison, regroupant huit exploitations et 300 ha irrigables. Grâce à l’eau ainsi stockée et filtrée préalablement dans un débourbeur (1) et un déshuileur, les agriculteurs peuvent diversifier leur assolement en produisant des cultures à valeur ajoutée telles que des pommes de terre, des oignons ou du maïs semence.
L’ASA est propriétaire des pompes, des tuyaux, de la station de pompage et des 8 km de conduites d’eau enterrées. Dans les parcelles, l’eau arrive aux bornes à dix bars. L’ASA a investi 565 000 €, financés à 80 % par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, le département et le Feader. Le coût d’utilisation pour les agriculteurs est de 20 centimes d’euros le m3 d’eau.
Intervenir en amont
Huit ans de procédure ont été nécessaires à la réalisation de cette retenue. Le fait que le vice-président de la communauté de communes soit un agriculteur, a été déterminant dans la réalisation du projet. « Il faut intervenir très en amont des projets d’aménagement, avance Vincent Lavier, le président de la chambre d’agriculture de Côte-d’Or. Cela n’a malheureusement pas été possible à Longvic, où se construit une nouvelle zone d’activités sur 70 ha. Mais de telles réalisations ont été possibles à Aiserey ainsi qu’à Saint-Julien et Varois-et-Chaignot. »
Autre condition indispensable : les aides au financement. Alors que l’aide au stockage de l’eau n’est pas finançable dans le nouveau PDR (plan de développement régional), les organisations agricoles de Côte-d’Or se mobilisent pour qu’une nouvelle ligne budgétaire soit créée. Ce soutien financier est un préalable à celui des agences de bassin.
(1) Appareil destiné à retenir les boues.