Une campagne de vaccination a été ordonnée par les services de l’État dans le secteur de Fénétrange, en Moselle, frappé par la fièvre charbonneuse. L’arrêté préfectoral est paru en début de semaine. « Il est difficile de cerner la zone avec précision. Un périmètre élargi autour de cinq villages concernés, soit une dizaine de communes, a été défini, explique Lucile Adelé, la directrice du GDS Moselle. Les vétérinaires se sont mobilisés rapidement et environ 10 000 bovins seront vaccinés début septembre. » L’État prend en charge le coût de cette mesure. Les 700 bovins et la troupe d’ovins appartenant aux élevages touchés par la maladie, avaient été vaccinés à partir de la mi-août.

Inondations en cause

Après la découverte, fin juillet, d’une première vache morte subitement en pâture, puis d’une deuxième bête quelques jours plus tard, un vétérinaire avait immédiatement suspecté la fièvre charbonneuse en raison de signes caractéristiques : des escarres noirâtres sur les animaux contaminés, qui valent son nom à la maladie.

« Ce sont probablement les inondations de juin, suivies d’un épisode de sécheresse, qui expliquent la remontée des bactéries, normalement enfouies dans le sol. Le secteur est d’ailleurs connu pour ce qu’on appelle communément les ''champs maudits'' , où la fièvre charbonneuse a déjà sévi. Ces parcelles sont répertoriées au niveau national (1), et les animaux qui y pâturent devraient être vaccinés tous les ans. Mais les derniers cas remontent à 1965. La mémoire collective se perd et la vaccination a été peu à peu arrêtée », poursuit la directrice du GDS. Lucile Adelé rappelle également aux éleveurs les consignes de prudence en cas de mort suspecte d’un animal : prévenir sur-le-champ son vétérinaire, ne pas toucher ou déplacer le cadavre. Si la bête semble malade, il faut l’isoler dans un local facile à désinfecter ou la laisser en pâture.

(1) Recensement des foyers historiquement connus par le ministère de l’Agriculture.