Pas de doute, l’association Fourrages-Mieux a vu juste en organisant une démonstration de matériels de réparation des dégâts de sangliers sur prairie. Près de 100 éleveurs se sont donné rendez-vous le 1er avril à Hermeton-sur-Meuse, à quelques kilomètres de la frontière française, pour tester plusieurs solutions de rattrapage des prairies ravagées par le passage des sangliers. La parcelle d’une dizaine d’hectares a subi le passage du gibier nuisible quelques semaines auparavant.
Les prairies touchées autant que les céréales
Peu étonnés de ce succès, les organisateurs rappellent que les dégâts de sangliers ont été évalués à plus de 700 000 € annuels depuis 2013, et représentent plus des trois quarts des dommages liés aux nuisibles en Wallonie. Depuis 2012, les prairies de fauche et les pâtures sont au moins autant touchées que les parcelles de céréales et plus que le maïs. Traditionnellement les sociétés de chasse paient la remise en état des parcelles en remboursant la facture de l’entrepreneur. Mais encore faut-il trouver une solution technique efficace pour reboucher les trous et redonner vie à la prairie avant la pleine période de pousse de l’herbe.
Afin d’éviter la rénovation totale (du labour au semis) qui coûte environ 425 €/ha, Fourrages-Mieux a souhaité comparer l’effet du sursemis avec plusieurs modèles de herses étrilles et herses à prairie, suivi obligatoirement d’un tour de rouleau lourd, du passage d’une herse rotative avec semoir combiné à un rouleau lourd Güttler, et enfin d’un sursemis avec combiné herse-rouleau-semoir. Pour cette dernière solution, Güttler avait mis à disposition un impressionnant combiné de 6 m de large. Les conditions un peu trop humides pour ce genre de travail n’ont pas permis de tirer des conclusions définitives sur les performances des outils. En revanche, les démonstrations ont mis en lumière le coût d’une remise en état, estimé entre 170 et 220 €/ha pour des parcelles de plusieurs hectares. Le prix sera encore plus élevé pour des petites surfaces.