Emeline Vadrot et Steeven Ponama sont les premiers occupants de la bergerie lancée par la communauté de communes (CdC) de Domme-Villefranche-du-Périgord. Le bâtiment a été inauguré le 24 mars à Campagnac-lès-Quercy en Périgord noir (Sud Dordogne).

Depuis l’été 2015, le couple propose en vente directe de la viande d’agneau, des saucisses, des merguez et des fromages frais de brebis. « Nous étions dans la Drôme, lorsque la chambre d’agriculture de la Dordogne nous a contactés. Après un BTSA et une formation complémentaire spécifique, je souhaitais m’installer en production ovine, indique la jeune femme. Originaire de la région parisienne, je ne suis pas issue de ce milieu, mais j’ai toujours su que je deviendrais agricultrice. Ce projet est noble. Il permet de lutter contre la déprise agricole. »

La bergerie répond à trois grandes problématiques : lutte contre la disparition des exploitations agricoles, relance d’une production locale de qualité avec le développement de la filière ovine, et préservation du paysage. Pour mener à bien ce projet, la collectivité a investi 160 000 € sur les 300 000 € du coût global. La CdC a acquis douze hectares de terrain, puis financé les bâtiments d’élevage. Les éleveurs ont acheté le matériel et le cheptel qui compte 200 têtes (un troupeau ovin mixte lait et viande). Ils louent la bergerie et 15 ha de SAU.

Terres délaissées

La Dordogne veut lutter contre les terres agricoles délaissées. Or convaincre les propriétaires de terres inexploitées n’est pas toujours évident. C’est pourquoi une association foncière pastorale vient de voir le jour en Périgord noir. Elle consiste en un regroupement de propriétaires fonciers et d’éleveurs.

Cette expérience de bergerie communautaire pourrait servir d’exemple pour ouvrir d’autres structures similaires dans le Sud-Ouest. Des représentants du Limousin et du Béarn étaient ainsi présents lors de l’inauguration.