Libérer et non pas libéraliser le secteur des énergies renouvelables ! Tel pourrait être le credo permettant de répondre aux objectifs ambitieux fixés par le gouvernement à travers, en particulier, la signature d’une nouvelle programmation pluriannuelle des investissements (PPI) le 15 avril dernier.

Rien que du côté de la méthanisation agricole, pour laquelle la France vise avec beaucoup d’optimisme 1 000 unités installées en 2020, la rentabilité, souvent en deçà de celle espérée, devra ainsi convaincre. L’observatoire du biométhane évoque bien « l’envol de la filière », à travers l’injection directe dans le réseau, mais la piste de ce décollage reste pavée de nids-de-poule.

Au-delà des aspects techniques, la conception d’un projet de production d’énergies renouvelables, quel qu’il soit, doit slalomer dans un contexte instable du prix relatif des énergies. Parmi les paramètres qui entrent en jeu, le pétrole, pas cher pour l’instant, et le tarif de l’électricité en France que d’aucuns promettent à la hausse.

D’où la tendance à voir les tarifs contractuels d’achats garantis s’affaisser alors que les frais de raccordement, eux, restent élevés.

La Commission européenne a beau jeu de militer pour une régulation par appels d’offres communs à toutes les filières et basés d’abord sur le critère prix (lire « Le Dessous des cartes » en page 18 de ce numéro). Même si ce principe est assorti de dérogations, l’introduction d’une telle règle de compétition dès le 1er janvier 2017, aurait une influence marquante sur le développement des projets dont certains portent une vocation territoriale, rurale, affirmée. Si l’on voit bien la tendance à favoriser de nouveaux intermédiaires, les agrégateurs sur le marché de gros de l’électricité en l’occurrence, l’avenir des « petits producteurs » doit être aussi conforté.

Une réponse concrète consistera sans doute à se regrouper pour négocier les conditions de mise en œuvre de nouveaux projets… Et à fonctionner aussi par appels d’offres auprès des fournisseurs, constructeurs et installateurs !