Il est peut-être temps de remplir les cuves de fioul et de GNR ! Depuis deux jours, le prix du baril de pétrole s’envole, dépassant la barre symbolique des 50 dollars. En cause, l’accord entre les membres de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) qui prévoit une diminution de la production à 32,5 millions de barils par jour (Mb/j).
L’Algérie s’impose comme un pays clé
L’affaire était pourtant mal engagée à la sortie de la réunion d’Alger en septembre, les différents politiques entre l’Arabie Saoudite et l’Iran compromettant fortement un accord sur la réduction de la production. Mais les difficultés économiques rencontrées par les membres de l’Opep, dont certains comme le Venezuela sont au bord de la banqueroute, ont eu raison des guerres d’influence. Noureddine Boutarfa, le ministre algérien de l’Énergie, n’a pas ménagé ses efforts et les allers et retours entre Téhéran et Riyad pour convaincre les deux ennemis de s’entendre. Résultat payant puisque l’accord prévoit une future production dans la fourchette basse des propositions d’Alger. Cela représente un recul non négligeable de 1,2 MB/j.
La Russie s’engage aussi
L’Arabie Saoudite réalise une grande partie de la réduction avec 0,5 MB/j en moins. De son côté, l’Iran, qui commence tout juste à récolter les fruits de la levée de l’embargo international, s’engage à geler l’augmentation de sa production. L’Irak va fermer les vannes à hauteur de 210 000 b/j ; le Koweit et le Qatar produiront chacun 300 000 b/j de moins. L’Algérie, le Venezuela et les autres producteurs se partagent le reste du quota de réduction. La Russie, qui n’est pas membre du cartel, va aussi participer à l’effort pour faire remonter les cours et réduire sa production de 300 000 b/j. Le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan pourraient lui emboîter le pas. En revanche, les États-Unis et le Canada, principaux responsables de la chute des cours avec le gaz de schiste, n’ont pas prévu de réduire leur production et pourraient même profiter de la remontée de cours pour relancer l’exploitation des puits les moins rentables.
Une augmentation qui s’ajoute à la hausse des taxes
Cette hausse du prix du baril n’est pas une bonne nouvelle pour les trésoreries des exploitations agricoles. Mais pour Francis Duseux, le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip), la hausse du prix de l’or noir ne sera pas aussi impactante que celle des nouvelles taxes qui vont frapper le fioul et le gazole. « Sur un litre de gazole, le pétrole et le raffinage ne représentent que 25 % du prix final », précise le pétrolier. Les taxes vont augmenter, car les députés, dans le cadre de la taxe carbone, ont voté une hausse qui, à terme en 2030, représentera 34 centimes par litre de gazole. Dès 2017, il faudra déjà ajouter 12 centimes par litre.