L’histoire commence en mars dernier. Une quarantaine d’élèves de l’école primaire de Voves (Eure-et-Loir) ressentent des démangeaisons après la récréation du matin. Des rougeurs apparaissent sur leur corps. Les secours sont sur place. L’affaire se déroule un mois après la diffusion du reportage de Cash Investigation sur les produits phytosanitaires, et rapidement un agriculteur est mis en cause suite à un épandage d’engrais.

La presse locale titre : « Projection d’engrais agricoles : une quarantaine d’écoliers victimes de démangeaisons aux Villages-Vovéens ». La FDSEA, les Jeunes Agriculteurs et la chambre d’agriculture de l’Eure-et-Loir demandent alors l’ouverture d’une enquête.

Aucune cause identifiée

Le 18 octobre 2016, l’Agence régionale de santé (ARS) rend son verdict : « L’expertise toxicologique n’a pas permis d’établir un lien entre les produits utilisés par l’agriculteur et les symptômes présentés par les enfants. » Autrement dit, les démangeaisons ne sont pas liées à l’activité agricole.

« Il faut rétablir la vérité et arrêter de stigmatiser l’agriculture, qui est une cible trop facile. Cela a été très difficile à vivre, voire traumatisant pour l’agriculteur qui était mis en cause, alors qu’il n’y était absolument pour rien ! », souligne Jean-Michel Gouache, le président de la FDSEA 28.

L’investigation épidémiologique n’a pas permis d’identifier avec certitude l’origine de ces symptômes. L’ARS avance deux possibilités : soit des chenilles processionnaires à proximité d’un étang près de l’établissement, soit un syndrome collectif à composante émotionnelle.

Aude Richard