Dans son dernier rapport daté de septembre et diffusé le 10 octobre 2016, la Rabobank analyse les conséquences de prix mondiaux élevés du sucre sur l’offre pour le marché intérieur européen. À l’approche de la fin des quotas, ces prix élevés pourraient engendrer un resserrement de l’offre de sucre au sein de l’UE (Union européenne) et faire flamber les prix intérieurs.

Guerre des prix entre les fabricants européens

La Rabobank évoque un « scénario catastrophe » dans lequel les prix européens resteraient en dessous des prix mondiaux, comme c’est le cas actuellement. À la fin des quotas, « la guerre des prix fera rage et on peut penser que les prix européens resteront bas dans un premier temps », explique le rapport.

 

Si tel était le cas, les importations provenant de pays tiers chuteraient et les exportations européennes augmenteraient, asséchant l’offre européenne. Ce qui pourrait déboucher sur des problèmes d’approvisionnement pour les acheteurs de sucre, engendrant une flambée des prix.

« Trop beau pour être vrai »

« L’hypothèse générale que l’abolition du quota de sucre de l’UE aura seulement des effets positifs pour les acheteurs de sucre est trop belle pour être vrai, explique Ruud Schers, analyste de la Rabobank. Ces acheteurs devraient se préparer à la possibilité que les prix mondiaux élevés déclenchent le resserrement de l’offre régionale dans l’UE, ce qui pourrait tirer les prix du sucre considérablement à la hausse. »

Les acheteurs doivent se préparer

La Rabobank appelle donc les acheteurs de sucre à se prémunir contre ce risque. Elle leur conseille de contractualiser à plus long terme leur approvisionnement avec des volumes et prix fixés, et d’accroître les capacités de stockage pour pallier la volatilité des prix en contrôlant les dates d’achats. La banque leur conseille aussi d’investir dans l’isoglucose qui pourra être une alternative au sucre aux moments où son prix flambe.