Dans un communiqué de presse paru mercredi, Terres Inovia estime que « des données agricoles essentielles ont été oubliées » dans le cadre du recours d’ONG environnementales auprès du Conseil d’État concernant les variétés tolérantes aux herbicides (VTH), considérées par ces ONG comme des « OGM cachés ». Le 20 septembre 2016, le rapporteur public du Conseil d’État a proposé d’interroger la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de la directive 2001/18 avec le principe de précaution.
Terres Inovia rappelle que les VTH, utilisées essentiellement pour les cultures de tournesol et de colza en France, « sont issues de la technique de la mutagenèse mise au point par la recherche publique (Inra) depuis plus de 50 ans. Cette technique bénéficie à toutes les agricultures (biologique et conventionnelle. » L’institut technique précise par ailleurs que ces variétés « résolvent des problèmes de désherbage de flores difficiles avec de nombreux avantages », environnementaux, économiques, sanitaires et sociaux.
Une diminution du désherbage jusqu’à 70 % en tournesol, de 30 à 50 % en colza
Les VTH entraînent une diminution du désherbage jusqu’à 70 % en tournesol, de 30 à 50 % en colza, selon Terres Inovia. « Ces variétés se prêtent particulièrement bien à la technique qui consiste à coupler un désherbage du rang avec un désherbage mécanique de l’interrang et qui permet d’avoir de faibles grammages de produits épandus en procédant uniquement à l’application sur la ligne de semis », souligne l’institut. Par ailleurs, « dans certaines régions, les VTH sont indispensables pour maintenir colza et tournesol ; des têtes de rotation essentielles et des plantes qui nourrissent les abeilles dans l’assolement. » Autre avantage mis en avant : les VTH « contribuent à limiter le développement de l’ambroisie, espèce invasive et allergène, et de l’orobanche ».
Et « en cas de défaut de levée des colzas, comme c’est le cas dans certaines régions en raison des conditions sèches de la fin de l’été 2016, la non-application de désherbant sécurise l’implantation d’une culture de remplacement », ajoute Terres Inovia.