Comme à chaque campagne catastrophique, le projecteur est braqué sur les charges de production. « Elles sont de 1 200 à 1 800 €/ha dans les exploitations du département, a constaté Hervé Lapie, président de la FDSEA de la Marne, à l’occasion d’une conférence sur la performance de l’agriculture française, organisée le 29 août à la Foire de Châlons-en-Champagne. Soit des coûts de production de 135 à 200 €/t en céréales, pour des rendements de 9 t/ha ». Quand, comme cette année, les rendements tombent à 5 t/ha, le coût flambe à 280 €/t ! Difficile de gagner de l’argent dans ces conditions.

Mais comment arrive-t-on à des charges de 1 800 €/ha, montant dans lequel la mécanisation représente jusqu’à un tiers ? Si le chef d’entreprise est le premier responsable de sa gestion, la réglementation ne l’aide pas forcément : « La fiscalité agricole est un pousse-au-crime », a dénoncé vertement Christian Pées, président d‘Euralis.

Mutualiser sur 2 000 ha

Accusée d’encourager l’investissement, plutôt que l’épargne ou le lissage des revenus, la fiscalité serait la grande responsable d’une mécanisation excessive. Pour Christian Pées, « on optimise un parc matériel en travaillant une surface de 2 000 ha. C’est possible en s’organisant à plusieurs ». Vision partagée par Hervé Lapie, mais sur des surfaces plus modestes : « Pour les semis, la traction et la moisson, nous réfléchissons à des regroupements de 500 à 600 ha avec le matériel en copropriété ou en Cuma pour alléger nos charges. »

Sophie Bergot