La réunion a débuté peu après 07h00 à la préfecture de la Mayenne, à Laval, en présence de trois représentants de Lactalis dont le porte-parole du groupe, Michel Nalet, de cinq représentants des producteurs dont Sébastien Amand, vice-président de l’organisation de producteurs Normandie Centre, Jean-Michel Yvard, président de l’organisation des producteurs du Grand Ouest, et du préfet de la Mayenne, Frédéric Veaux.

« Tous les règlements de compte, on les a faits la semaine dernière ; donc maintenant si on se réunit, c’est pour avancer concrètement », a averti Sébastien Amand. Après l’échec des négociations entamées jeudi à la Maison du lait à Paris puis vendredi à Laval, de nouveaux échanges « off » ont eu lieu et « permettent de penser que ça va être nettement mieux dans les propositions », a-t-il assuré.

Du côté des organisations de producteurs (OP), aucun chiffre sur le prix « juste » du lait n’a été avancé. « Trop tôt », selon M. Amand. Lundi, le secrétaire général de la FNSEA Dominique Barrau n’avait pas donné « de recommandation précise » sur le prix, laissant juges sur ce point les organisations de producteurs qui participent aux négociations.

« Détresse sociale et économique »

Calmes mais déterminés, les producteurs ont multiplié dans la soirée de lundi des protestations sur tout le territoire, telle l’action « coup de poing » menée dans le Cantal, à Riom-ès-Montagnes où une quarantaine d’agriculteurs ont déversé du fumier devant une usine Lactalis.

Dans la Loire, une vingtaine de manifestants poursuivaient mardi le blocage de l’usine Lactalis d’Andrézieux-Bouthéon. « On attend la relève et on va rester au moins jusqu’à ce soir », a déclaré à Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes, selon lequel « aucun camion ne peut sortir ou entrer dans le site ». Lundi soir ils avaient déversé du fumier sur la route d’accès à l’usine et brûlé des pneus, a expliqué le syndicaliste.

Dans le Maine-et-Loire, une trentaine de producteurs poursuivaient, tôt mardi matin, le blocage de l’accès du site Lactalis de Saint-Florent-le-Vieil à l’aide de tracteurs. Des tentes et des barbecues ont été installés « comme à Laval, pour tenir le siège », a indiqué Jean-Marc Lézé, président de la FRSEA des Pays de la Loire. Près de Rennes, le sit-in entamé lundi après-midi devant la plate-forme logistique de Lactalis à Cesson-Sévigné se poursuivait mardi matin. Sept tracteurs bloquaient l’entrée. Des actions de déréférencement de produits Lactalis sont par ailleurs prévues dans des supermarchés de la Sarthe et du Maine-et-Loire.

Dans l’Orne, des opérations de « stickage » (pose d’autocollants portant des slogans anti-Lactalis sur les produits du groupe) en supermarché sont en cours à Alençon, Domfront, La Ferté-Macé, Flers et Argentan. Dans le Sud-Ouest, un seul rassemblement était prévu devant l’usine Lactalis de Montauban (Tarn-et-Garonne).

Dans ce contexte tendu, le géant laitier a appelé lundi soir « au calme et à la responsabilité de tous », disant s’interroger « sur la surenchère d’actions orchestrée par la FNSEA ».

« La détresse sociale, la détresse économique dans les exploitations est conséquente et elle est palpable », a souligné M. Amand. Outre le prix du lait, la réunion de ce mardi doit porter sur les modalités de fixation du prix du lait pour l’avenir, a-t-il précisé.

L’issue des négociations, qui doivent durer au moins jusqu’à midi, selon le porte-parole de Lactalis, demeure incertaine. En cas de troisième échec, les OP avancent déjà « une réunion supplémentaire ».

AFP