Le numéro un de la viande en France ajoute un vingt-quatrième site d’abattage à son portefeuille. Il était le seul candidat déclaré à la reprise après avoir été sollicité par les organisations professionnelles bas-rhinoises. L’industriel hérite des murs et des 6 ha de foncier que la SCI Synergie, propriétaire du site depuis 2007, a accepté non sans quelques grincements de dents de lui céder pour l’euro symbolique. « C’était ça ou rien ! » confie un proche du dossier.

L’abattoir battra pavillon rouge à partir du 4 juillet 2016. La société Bigard reprend 64 salariés sur 120 et s’engage à investir, au moins 10 M€ selon nos sources, dans la modernisation des chaînes de cet outil âgé de vingt ans. L’objectif est de faire remonter progressivement une activité fortement réduite en bovins depuis plusieurs semaines, et maintenue à 80 % des apports antérieurs en porcs.

Le niveau des apports d’animaux de Copvial reste flou

Pour faire tourner l’outil, le nouvel exploitant pourra compter sur une partie des 400 bovins par semaine que le négociant Socobeval envoyait jusqu’à présent à Metz. Le niveau des apports provenant des adhérents de la Coopérative des producteurs de viande d’Alsace (Copvial) reste flou. Ces derniers peuvent tirer un trait sur leurs parts sociales. Quant au problème des animaux impayés livrés dans le mois précédant la mise en redressement judiciaire de Copvial SA, il reste entier.

Copvial, coopérative mère de Copvial SA, bénéficie à son tour depuis le 27 juin d’une période de redressement judiciaire fixée à six mois. Dans l’immédiat, elle poursuit la collecte des animaux en s’appuyant sur la coopérative lorraine d’élevage (CLOE) qui fournit les garanties de paiement. Le relais pourrait être pris par le Comptoir agricole de Hochfelden qui étudie la création pour le Bas-Rhin d’une section élevage au sein de sa structure consacrée jusqu’ici uniquement aux productions végétales. La Coopérative agricole de céréales (CAC) est pour sa part prête à s’associer via CLOE à une structuration de la collecte et de la commercialisation dans le Haut-Rhin.

H. Roy