«L’écimeuse, souligne Jérémie Nobs, conseiller agroéquipement à la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, est un outil complémentaire du désherbage mécanique. Ce n’est pas le premier matériel vers lequel il faut se tourner. Ce n’est pas non plus un broyeur : elle ne passe pas dans une végétation très dense. »

Offrant une solution de rattrapage pour un désherbage chimique raté, la machine, toutefois, peut permettre de récolter des sojas infestés de chénopodes. Elle peut être utile pour éliminer la sanve dans le colza à l’automne et peut servir à maîtriser le chanvre d’eau ou le sarrasin montant en graines avant l’hiver dans du colza implanté en cultures associées.

Dans des céréales, la machine se montre efficace pour écimer ray-grass, bromes, folle avoine. Sur les vulpins, cela semble plus difficile, compte tenu de l’écart de hauteur insuffisant entre le blé et l’adventice. Outre la différence de hauteur entre la plante et l’adventice, le principal facteur d’efficacité de l’écimeuse est le caractère rigide des plantes à couper. Des mauvaises herbes trop souples auront tendance à se coucher devant la machine.

Gourmande en hydraulique

Les écimeuses, actuellement sur le marché, sont des machines très rustiques de conception simple. « La transmission se fait par hydraulique ou par courroies, note Jérémie. Certaines machines, telles que l’ETR Breton, disposent de couteaux en rotation. »

Peu gourmande en puissance, l’écimeuse est toutefois exigeante en débit hydraulique. Pour le conseiller, il est d’autant plus important de vérifier la capacité hydraulique du tracteur, que l’écimeuse tourne en période estivale, à un moment où l’huile monte en température. Si le débit est insuffisant, il est conseillé de partir sur une centrale hydraulique qui protégera le circuit hydraulique du tracteur.

Pour réaliser un travail de qualité, il faut être vigilant et contrôler la hauteur de travail. Alors que les passages peuvent être fréquents (jusqu’à trois passages pour écimer une folle avoine), certaines options facilitent la conduite : correction de dévers, réglages de la hauteur du travail, roue de jauge… « La vitesse d’avancement, note Jérémie, dépasse rarement 4 km/h. Elle dépend de l’état du terrain, de l’homogénéité de la culture et la stabilité de la machine. Dans un blé couvert de folle avoine, il peut être difficile de dépasser 2 à 2,5 km/h. »

Dernier recours pour limiter la montée en graines des mauvaises herbes, l’écimeuse n’est pas réservée aux agriculteurs bio. Le frein majeur à son utilisation est son coût (1). « Pour cet outil, qui ne sera pas forcément utilisé tous les ans, rappelle Jérémie, raisonner l’achat de manière collective est fort intéressant. »

(1) 11 000 € pour une Micheletti 6 m, 21 500 € pour une 12 m (+ 3 200 € pour une centrale hydraulique).